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Dernière modification :
24 juin 2004

 

Sommaire

 

 

L'index du Doigt

 
 

Résistances ] Surprises ] Echos ] Laïcité ] Américanitude ] Marseillaise ] Lexitoyen ] Canabis ] Précaution ]

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RésistanceS : Sanspapier
Mise à jour le 24 juin 2004 

Clandestino     par Manu Chao

  Lily par Pierre Perret

Etranges Etrangers de Jacques Prévert.

 

Sommaire

 

 

7 CGT - Les marcheurs sans-papiers doivent être entendus

Depuis lundi, à l'appel de la Coordination nationale des sans-papiers, une soixantaine de personnes a entamé une marche de Bruxelles à Paris pour dénoncer la politique française d'immigration et celle engagée par l'Union Européenne.
La CGT soutient cette initiative, dont les revendications concernent notamment la régularisation des sans-papiers. Elle appelle ses organisations des départements traversés par la marche à contribuer au succès de celle-ci.
La CGT est favorable à une politique de régularisation qui permettrait à ces personnes de travailler et d'être déclarées. Ces salariés bénéficieraient ainsi des même droits que l'ensemble du salariat. Il y va de l'égalité de traitement préconisé par les directives européennes et par
le droit français.
Leur régularisation leur donnerait des droits, notamment à la retraite et à la protection sociale, les sortirait de la précarité absolue dans laquelle ils se trouvent et leur permettrait d'exiger le respect, à leur égard, du droit du travail.
Au moment où le gouvernement veut de nouveau ponctionner les salariés et le retraités pour équilibrer le budget de la Sécurité sociale, nous proposons que cessent les allégements faits aux entreprises et que le travail non déclaré par les employeurs soit combattu. La régularisation des sans-papiers y contribuerait.
En France, le refus de régulariser les sans-papiers, s'inscrit dans une politique migratoire qui s'appuie sur des peurs non fondées de mouvements massifs vers l'Europe. Les pays de l'Union, à l'occasion de la communautarisation de la politique migratoire mettent en cause le droit d'asile, réduisent les possibilités de regroupement familial, durcissent les conditions d'octrois des visas...
La CGT agit pour une autre politique d'immigration et pour l'égalité des droits entre les Français et les étrangers. Elle propose que le gouvernement s'inspire de l'avis du Conseil économique et social sur ce sujet.

www.cgt.fr 


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SANS PAPIERS
en lutte >>>coordination nationale

La CNSP Aux Partenaires Syndicaux, Associatifs et politiques

La marche européenne des Sans Papiers va démarrer le 31 mai 2004 de Bruxelles pour arriver le 12 juin 2004 à Paris.

Cette marche a pour objectif :

  • de concrétiser la proposition faite au FSE de Paris/Saint Denis de manifestation européenne pour la REGULARISATION DE TOUS LES SANS PAPIERS DANS LES PAYS EUROPEENS.

  • d’interpeller lors de la campagne des élections européennes tous les candidats afin qu’ils se prononcent clairement et prennent des engagements sur le fait que personne, aucun être humain ne peut être illégal et que donc l’esclavage du travail clandestin doit être aboli.

  • de relancer la lutte des Sans Papiers et la mobilisation des mouvements solidaires et anti-racistes et donc de dénoncer la menace grandissante de la montée des partis extrémistes de droite, racistes et fascistes dans les pays de l’Union Européenne en construction.

  • de revendiquer avec force la résolution par la régularisation de tous les Sans Papiers de la contradiction entre le besoin reconnus de nouveaux immigré(e)s et le maintien des Sans Papiers déjà sur place dans l’inexistence légale.

  • de poser la question de la démocratie réelle, des droits sociaux réels, de la précarité et de l’égalité des droits et de la question de la reconnaissance réelle par les Etats du fait incontournable de la société multiculturelle et multinationale dans les pays européens.

Cette marche a le soutien de la Coordination contre les Rafles et les Expulsions et pour la Régularisation de Belgique (CRER), Sub Terra (Belgique), Assemblée des Voisins d’Ixelles (Belgique, voisins des sans papiers raflés), Collectif de Résistance aux Centres pour Etrangers/CRACPE (Liège/Belgique), un membre de la Communauté Équatorienne victime des rafles. La CGT Confédérale, la FASTI, l'ATMF viennent de manifester leur soutien à cette marche européenne. Nous attendons la solidarité de toutes les forces sociales, démocratiques et anti-racistes à celle-ci tant en France que dans tous les pays européens. 

En 8 ans de lutte pour la régularisation, vous êtes nombreux à avoir apporter votre soutien politique, matériel, logistique et financier à nos différentes marches.

La CNSP vous sollicite à nouveau et compte sur votre solidarité active pour la réussite de la marche européenne.

En Belgique, lieu de départ de la marche, nos premiers partenaires (COORDINATION Contre les Rafles et les Expulsions et pour la Régularisation/CRER (Belgique), Sub Terra (Belgique), Assemblée des Voisins d’Ixelles (Belgique, voisins des sans papiers raflés), Collectif de Résistance aux Centres pour Etrangers/CRACPE (Liège/Belgique), un membre de la Communauté Equatorienne victime des rafles) se réunissent avec l’ensemble des mouvements anti-racistes de Belgique ce vendredi 14 mai 2004 pour confirmer leur engagement commun dans la matérialisation de la marche européenne.

Un des enjeux majeurs de cette marche européenne est le passage à l’aller pour Bruxelles en BUS et au retour à PIEDS des marcheurs sans papiers de la FRONTIERE Franco/Belge.

C’est pourquoi, il nous semble important que des personnalités soient dans le BUS à l’aller de PARIS, avec passage à LILLE le 31 MAI 2004. Un co-voiturage accompagnant le bus à partir de Lille est demandé.

L’heure de départ est fixée à 8h BOURSE DU TRAVAIL, Rue Charlot, métro République, côté Bd du Temple. L’arrivée à Bruxelles est prévue à midi.

Les collectifs suivants vont engager dans la marche : - 11éme, 18éme, 19éme, 93, 95, 78, Marseille, Le Havre, CSP59. Au total, 50 à 60 marcheurs(euses) sont prévus. Nous attendons des marcheurs(euses) des différents pays européens.

La CNSP sollicite l’aide financière et matérielle pour la marche. Vos dons peuvent être libellés à l’ordre de Coordination Nationale des Sans Papiers compte bancaire :CMDP N°80187841.

Dans toutes ces villes, nous appelons les syndicats (Bourses du Travail), les associations, l’Eglise, les Municipalités à accueillirent la Marche en lui fournissant :

  • - Lieu d’hébergement collectif, plus bain

  • - La nourriture

  • - Activités : manifestations sociales, culturelles et politiques

  • - Moyens de transport quand l’étape suivante dépassent les 25 km de marche

  • - Accompagnement de la Marche entre les étapes.

Votre solidarité est indispensable et nous vous en remercions d’avance.

Les besoins de la marche sont : une camionnette pour les bagages des marcheurs – des sacs de couchage – matériel sono – nourriture entre les étapes – tentes ( au cas où) – dépenses quotidiennes des marcheurs le long des étapes…

Dépenses globales estimées sont à 10 000 Euros.

Trajet  de la marche :

31 mai: Bruxelles: départ de la manifestation à 16h de la Bourse en direction de la Place de Moscou - 1er juin: à 11H, dépôt du Mémorandum au parlement Européen ( Place du Luxembourg) - à 19H, discussion ouverte des marcheurs avec les sans papiers afin d'échanger les expériences de lutte et d'organisation - 2 juin: Accueil de la marche à Liège - 3 juin : Accueil de la marche à Gand - 4 juin : Accueil de la marche à Tournai. - 5 juin : Lille, 26 km - 6 juin : Lens, 31 km - 7 juin : Arras, 18 km - 8 juin : Amiens, 47 km  - 9 juin : Creil, 82 km - 10 Juin : Argenteuil, 50 km - 11 juin : Saint Denis, 22 km - 12 JUIN : Paris/Matignon (manifestation)

 

Plate-forme Coordination Sans Papiers
 Lettre politique et plate-forme de lutte de la Coordination contre les rafles, les expulsions et pour la régularisation

 

 


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Défendre l'Aide Médicale d'Etat

Appel conjoint de Médecins du Monde et de Médecins Sans Frontières

Monsieur le Ministre de la Santé, Monsieur le Ministre des Affaires sociales,

En tant qu'acteurs médicaux et sociaux impliqués au quotidien dans la prise en charge des populations les plus précaires résidant en France, nous estimons de notre responsabilité de vous informer qu'une catastrophe sanitaire est en gestation. Sa cause n'a rien de naturelle mais tout de politique. Elle concerne environ 150 000 personnes, parmi les plus fragiles d'entre nous, bénéficiant de l'AME (Aide Médicale d'Etat), dispositif réservé aux résidents sans titre de séjour sur notre territoire et aux ressources financières extrêmement faibles. Aujourd'hui, une personne résidant en France peut, si ses ressources sont inférieures à 566 euros par mois, obtenir un accès gratuit aux soins. Si la situation l'exige, ce droit lui est accordé sans délai. Pour cela, il n'est pas nécessaire d'arriver, en urgence, dans un état critique à l'hôpital. L'Aide Médicale d'Etat permet, au quotidien, la prise en charge des pathologies des plus courantes (bronchite) aux plus sévères (cancer).

Le projet actuel, inscrit dans les lois de Finances 2004 et rectificatives 2003, prévoit la suppression de l'accès immédiat à l'Aide Médicale d'Etat et la fin de la gratuité pour ses bénéficiaires. Désormais, les patients devront attendre, durant une période indéterminée, une éventuelle décision positive de la Caisse primaire d'assurance maladie. Pour cela, il leur sera demandé des documents souvent impossibles à fournir au regard de leur situation. En effet, comment des personnes sans titre de séjour ni autorisation de travail pourraient- elles fournir tous les documents justifiant de leur résidence (bail, certificat d'hébergement) ou de leurs ressources (fiches de salaires), comme le prévoient les projets de décrets ? Si ces obstacles sont franchis et qu'ils obtiennent l'AME, les patients devront payer une partie des frais médicaux, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. Or il s'agit bien de personnes aux ressources très faibles ; incapables de payer leurs soins, elles devront y renoncer.

Nous savons, par expérience, qu'arriveront aux urgences des hôpitaux publics des enfants et des adultes en danger. Ils seront pris en charge tardivement, nécessitant alors des soins complexes et plus coûteux qui reviendront in fine à la charge de la collectivité. Comment les patients pourront-ils poursuivre leur traitement, à la sortie de l'hôpital, puisqu'ils devront alors le payer ? Est-il raisonnable de traiter un jour un patient à l'hôpital et de lui refuser la suite de ses soins le lendemain ? Quel médecin peut concevoir de découper la vie et le corps des malades en tranches distinctes, certaines relevant de la gratuité des soins, d'autres pas ? Nous ne pouvons nous satisfaire, en guise d'explication, de la mention de certains abus. Nous ne doutons pas qu'ils existent, mais ils ne peuvent en aucun cas justifier les mesures prévues, qui reviennent, répétons-le, à restreindre drastiquement les soins à la population la plus fragilisée résidant en France. La situation qui s'installe est pire que celle qui prévalait avant 1992. Pourtant cette dernière avait été jugée inacceptable au point que tous les gouvernements avaient pris des décisions pragmatiques pour rendre possible l'accès gratuit aux soins pour les personnes cumulant toutes les difficultés. Pourquoi casser ce dispositif ?

Nous savons que les progrès réalisés ces dix dernières années, dans le cadre des dispositifs AME et CMU (Couverture Maladie Universelle), doivent être consolidés au lieu d'être ruinés. Nous alertons aussi sur l'accès chaotique aux soins d'autres catégories de la population. Nous ne pouvons, en effet, que nous inquiéter de voir les foyers à faibles revenus (17% de la population en France avec des revenus inférieurs à 700 euros par mois) ne pas figurer dans les priorités retenues par le projet de loi porté par Monsieur Mattei, projet qui fixe les orientations de la politique gouvernementale de Santé publique pour les années à venir.

Nous vous prions de bien vouloir agréer l'expression de notre très haute considération.

Claude Moncorgé, président de Médecins du Monde
Jean-Hervé Bradol, président de Médecins Sans Frontières

Signer la Pétition

 


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3 Ligue des droits de l’homme

Pour une semaine européenne : Tous résidents ! Tous citoyens !
Cyber-semaine, semaine d’action du 9 au 16 mai 2004

Pétition du "Million" pour une citoyenneté européenne de résidence

 

MODE D’EMPLOI

 

Plus de 70 organisations françaises ont d’ores et déjà signéla pétition. Il s’agit, à l’occasion de la semaine du 9 au 16 mai, de relancer les anciens collectifs qui se sont déjà mobilisés autour du droit de vote et de Votation citoyenne, de se rapprocher des récentes associations signataires et d’en solliciter de nouvelles. Des groupes locaux pourront ainsi être mis en place pour organiser ensemble des actions de sensibilisation. Lors de ces initiatives, notamment à l'occasion de cyber-démonstrations, il convient de ne pas oublier d'informer la presse locale.

 

1 - L’objectif de la semaine est de faire connaître et signer la pétition du million

- Soit sur le support papier que nous utilisons régulièrement,

- Soit pour les internautes, sur le site : http://www.fidh-ae.org/petition-million.htm

Lors de la votation citoyenne de décembre 2002, plus de 70 villes de France avaient organisé le vote symbolique qui avait permis, à l'époque, à près de 40 000 personnes de voter en 3 jours. La semaine d’action doit pouvoir s’inspirer de cette mobilisation militante et faire beaucoup mieux.

 

2 - Des réunions publiques, des conférences pour populariser la notion de citoyenneté européenne de résidence peuvent être organisées dans des mairies, des maisons de jeunes ou des centres sociaux… pendant la semaine d'action ou même avant (ces réunions peuvent être l'occasion de former des collectifs en vue de la semaine d’action).

 

3 - La pétition sur support papier.

Le recueil des signatures peut être organisé dans des lieux ouverts qui se prêtent plus à la signature tels que des lieux publics comme les marchés, les métros, les gares, etc. Profiter des réunions publiques et des manifestations pour diffuser l’information et de recueillir des signatures.

 

4 - La pétition peut être signée sur le site.

 

§ Recenser tous les locaux susceptibles d’accueillir ces journées d’action. En priorité les locaux des associations signataires. Les adhérents de chacune de nos associations peuvent faire connaître à tous leurs amis internautes la pétition et le site sur lequel ils peuvent la signer. Chacun peut répercuter cette information à tous ses amis et créer ainsi une chaîne qui fera boule de neige.

 

§ Mais au-delà des associations, il doit être possible de faire connaître la pétition dans tous les lieux qui disposent de matériel informatique, en particulier les espaces numériques des bibliothèques municipales ou autres, les cybercafés…

 

§ Les mairies peuvent ainsi être sollicitées pour participer sous diverses formes : mettre la pétition sur leur site, prêter des locaux municipaux, en mairie bien sûr, mais aussi dans les bibliothèques ou des espaces numériques (municipaux ou associatifs) ou encore, plus généralement, dans les centres sociaux.

§ Les espaces comme les cybercafés peuvent accepter soit de prêter leurs locaux le moment d’une animation dans la semaine, soit de proposer de l’information sur notre semaine.

Tous ces locaux sont intéressants car ils disposent d’un matériel permettant des animations multiples. Leurs responsables peuvent par exemple : mettre une affiche à l’entrée de leur cybercafé afin d’inciter leurs usagers à aller sur le site et à signer, diffuser l’information, organiser des démonstrations sur ordinateur donnant ainsi envie de signer immédiatement et éventuellement de prévenir des amis par mail.

Signer

 

 


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Contre les charters de l'Humiliation - Pétition - La CIMADE

 

Le conseil de l’Union européenne vient de trouver un accord politique sur un texte organisant les vols charters (expulsion d’étrangers) à l’échelon communautaire, sans l’avis du Parlement européen.

 A cela nous opposons notre refus catégorique.

 Notre opposition résolue à ces moyens de renvoi collectif d’étrangers est motivée par la conviction qu’ils symbolisent et encouragent une logique incontrôlable et dangereuse tant pour le respect de l’intégrité et de la dignité des individus, pour les démocraties européennes, que pour l’avenir des relations entre les peuples.

 Les expulsions collectives par charters amènent nécessairement les autorités qui en sont responsables à négliger l’examen de la situation de chaque personne concernée, au risque de mal estimer les conséquences individuelles du renvoi et de porter ainsi atteinte à l’institution de l’asile et aux droits fondamentaux des personnes concernées. De plus, l’exécution de ces renvois collectifs par la contrainte est irréalisable sans l’utilisation de moyens et de techniques policières particulièrement coercitives, pouvant à tout moment déraper vers les brutalités, les violences et l’atteinte à l’intégrité physique des expulsés, voire la mort.

 Au delà des atteintes à la dignité des personnes concernées, les expulsions par charters symbolisent et consacrent une politique européenne centrée sur les réponses policières et sécuritaires. Il est désormais temps d’affirmer et d’expliquer aux opinions publiques que la politique du « toujours plus de contrôles » constitue une impasse et une menace pour les démocraties.

Une impasse car tant que les écarts économiques et démocratiques seront aussi grands entre les pays du Nord et du Sud, il est illusoire de penser que des mesures sécuritaires pourront décourager et empêcher les candidats à l’émigration ou à l’asile de chercher ailleurs des conditions de vie meilleures ou un refuge.

 Une impasse car cette croyance erronée dans l’efficacité du contrôle policier ne peut- comme le montre depuis 20 ans le durcissement continu des législations européennes- qu’affaiblir sans cesse un peu plus les libertés fondamentales et les principes constitutifs de l’Etat de Droit, et conduire par la généralisation des mesures répressives à l’élaboration étape par étape d’un nouveau régime policier à l’échelle européenne.

 Enfin, ces renvois collectifs sont lourds de conséquences pour la paix. Le symbole des charters, que les Gouvernements européens utilisent comme signal de dissuasion à l’égard des populations tentées par l’émigration, véhicule surtout un message d’humiliation. Les images de dizaines d’étrangers encadrés par d’autres dizaines de policiers européens, les nombreux témoignages sur les pratiques brutales employées, le sentiment d’injustice et la peur que peuvent ressentir les personnes expulsées résonnent dans les pays d’origine des migrants comme autant de camouflets et d’actes de mépris à l’égard de l’ensemble des populations.

 Cette indifférence hautaine avec laquelle le Nord montre comment il traite encore les émigrés des pays frappés par des conflits ou par la pauvreté prolonge et ravive, dans les représentations collectives, la mémoire des siècles de domination, d’exploitation, d’humiliation. Cette mise en scène dévastatrice, en ce qu’elle alimente le ressentiment, la colère et la haine, provoquera tôt ou tard des mouvements de révolte et de nouveaux conflits.

 Par les menaces qu’elle représente pour les personnes expulsées, pour la démocratie et pour les relations entre les peuples, la politique des charters doit être abandonnée.

 Nous demandons au Parlement européen de condamner cette décision et au conseil de l’Union européenne d’y renoncer.

Signer la pétition = http://www.cimade.org/petitions/index.html

 



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MANIFESTE DES DÉLINQUANTS DE LA SOLIDARITÉ

« Toute personne qui (...) aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l'entrée, la circulation ou le séjour irréguliers, d'un étranger en France ou dans l'espace international précité sera punie d'un emprisonnement de cinq ans et d'une amende de 30 000 €. » (Article 21 de l’ordonnance du 2 novembre 1945)

 Chaque année en France, malgré l'article 21 de la loi sur l'entrée et le séjour des étrangers, des centaines d'associations, des milliers de citoyens, accueillent, aident, informent sur leurs droits des étrangers.

Ils le font dans des conditions difficiles en raison de la faiblesse de leurs moyens et des innombrables obstacles rencontrés dans les préfectures, les administrations et institutions censées assurer accueil et protection à tous, mais aussi en raison d'une attitude de suspicion généralisée envers les étrangers. De plus en plus, ceux et celles qui défendent l'État de droit et la nécessité de l'hospitalité sont menacés de poursuites, quand ils ne sont pas mis en examen, par exemple pour avoir seulement hébergé gratuitement un étranger en situation irrégulière.

Demain, si l'actuel projet de réforme du gouvernement est voté, ces citoyens et associations « coupables » d'aide au séjour irrégulier pourront être condamnés plus sévèrement encore*.

Dans le même temps où on cherche ainsi à créer un véritable délit de solidarité, le silence est fait sur la situation des étrangers en France et en Europe, et sur le rôle effectif de centaines d'associations et de milliers de citoyens solidaires des étrangers en situation irrégulière.

Nous déclarons être l'un d'eux. Nous déclarons avoir aidé des étrangers en situation irrégulière. Nous déclarons avoir la ferme volonté de continuer à le faire. De même que nous réclamons un changement radical des politiques à l'égard des immigrés et des étrangers, nous réclamons le droit à la solidarité, contre la logique des États.

Si la solidarité est un délit, je demande à être poursuivi(e) pour ce délit.

Paris, le 27 mai 2003

* L'article 17 du projet de loi Sarkozy prévoit la confiscation pour les personnes physiques de tous leurs biens, meubles ou immeubles. L'article 18 prévoit la même chose pour les personnes morales (par exemple les associations ou les syndicats).


Personnes initiatrices du manifeste :
Jean-Claude Amara (porte parole de Droits Devant !!), Mouloud Aounit (secrétaire général du MRAP), Jeanne Balibar (comédienne), Etienne Balibar (professeur émérite à l'Université de Paris X Nanterre), Françoise Balibar (professeur émérite à l'Université de Paris VII), José Bové (porte-parole de la Confédération paysanne), Rodolphe Burger (musicien), Olivier Cadiot (écrivain), Laurent Cantet (cinéaste), Monique Chemillier-Gendreau (universitaire), Annie Collovald (politiste), Catherine Corsini (cinéaste), Noir Désir (musiciens), Nathalie Ferré (présidente du Gisti), Jacques Gaillot (évêque), Sergent Garcia (musicien), François Geze (éditeur), Albert Jacquard (généticien), Frédéric Lebaron (sociologue), Catherine Levy (chercheur), Danièle Lochak (universitaire), Dominique Manotti (ecrivain), Daniel Mesguich (metteur en scène), Danielle Mitterrand (présidente de France Liberté), Ariane Mnouchkine (metteur en scène), Gérard Mauger (Sociologue), Yann Moulier Boutang (universitaire, directeur de la revue Multitudes), Jean-Luc Nancy (philosophe), Victoire Patouillard (présidente d'Act Up-Paris), Jean-François Perrier (comédien), Denis Podalydès (acteur), Olivier Py (metteur en scène), Léon Schwartzenberg (médecin), Johanna Siméant (professeure de science politique), Anne-Gaëlle, Cali, Christian, Édith et Grégoire de Têtes Raides (musiciens), Pierre Tévanian (enseignant), Jean-Pierre Thorn (cinéaste), Anne Tristan (enseignante), Michel Tubiana (président de la LDH), Fabien Tuleu (délégué général d'Emmaüs France), Jean-Pierre Vernant (professeur honoraire au collège de France), Karin Viard (actrice), Pierre Vidal-Naquet (historien), Loïc Wacquant (sociologue), Jacques Weber (metteur en scène et acteur)

Collectifs et organisations initiateurs du manifeste : Act Up-Paris, Confédération Paysanne, Droits Devant !!, Emmaüs France, France Libertés, Gisti (groupe d'information et de soutien des immigrés), Ligue des droits de l'homme, Le Bar Floréal.photographie, Médecins du Monde, Médecins sans frontières, MRAP (mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre le peuples), Ras'l Front, la revue Vacarme

Version téléchargeable

Vous connaissez des personnes intéressées par cette pétition mais qui n'ont pas accès à internet ?
Téléchargez, pour leur imprimer, le fichier contenant
le texte de la pétition et une grille de réponse :

au format pdf (27 Ko)

u format word (.doc 39Ko) ou .rtf (46 Ko)

Aller sur le site du [Logo]

 

 


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Ces vers de Jacques Prévert :

Étranges étrangers ...

Kabyles de la Chapelle et des quais de Javel
Hommes de pays loin
Cobayes des colonies
Doux petits musiciens
Soleils adolescents de la porte d'Italie
Boumians de la porte de Saint-Ouen
Apatrides d'Aubervilliers
Brûleurs des grandes ordures de la ville de Paris
Ebouillanteurs des bêtes trouvées mortes sur pied
Au beau milieu des rues
Tunisiens de Grenelle
Embauchés débauchés
Manoeuvres désoeuvrés
Polaks du Marais du Temple des Rosiers
Cordonniers de Cordoue soutiers de Barcelone
Pêcheurs des Baléares ou du cap Finistère
Rescapés de Franco
Et déportés de France et de Navarre
Pour avoir défendu en souvenir de la vôtre
La liberté des autres
Esclaves noirs de Fréjus
Tiraillés et parqués
Au bord d'une petite mer
Où peu vous vous baignez
Esclaves noirs de Fréjus
Qui évoquez chaque soir
Dans les locaux disciplinaires
Avec une vieille boite de cigares
Et quelques bouts de fil de fer
Tous les échos de vos villages
Tous les oiseaux de vos forêts
Et ne venez dans la capitale
Que pour fêter au pas cadencé
La prise de la Bastille le quatorze juillet
Enfants du Sénégal
Dépatriés expatriés et naturalisés
Enfants indochinois
Jongleurs aux innocents couteaux
Qui vendiez autrefois aux terrasses des cafés
De jolis dragons d'or faits de papier plié
Enfants trop tôt grandis et si vite en allés
Qui dormez aujourd'hui de retour au pays
Le visage dans la terre
Et des hommes incendiaires labourant vos rizières
On vous a renvoyé
La monnaie de vos papiers dorés
On vous a retourné
Vos petits couteaux dans le dos
Étranges étrangers
Vous êtes de la ville
Vous êtes de sa vie
Même si mal en vivez
Même si vous en mourez.

   
   
   

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