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Echos Intégrale
Mise à jour :
25 mai 2004
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Etrange
débat cristallisé autour de
la personne de Mouloud
Aounit par
C Gaudier
C’est
un bien étrange débat
qui se cristallise autours
de la personne de Mouloud
Aounit et dans lequel les
questions annexes finissent
par prendre le pas sur ce
qui était au départ le cœur
du problème. Ce n’est sans
doute pas fortuit. Avant
qu’il ne s’enlise il est
sans doute nécessaire de
revenir à l’origine du
débat.
Ce qui
est posé au travers de la
personne de Mouloud Aounit,
c’est le sens même de la
démocratie représentative,
et pas simplement la
question des enseignements
à tirer de tel ou tel
scrutin. Ce que monsieur
Huchon semble avoir oublié
c’est que le président
d’une assemblée élue au
suffrage universel n’est ni
le dirigeant qu’une
entreprise, ni le baron
d’un fief. Pour autant
qu’il ai un rôle dirigeant
il ne le tient que parce
qu’auparavant des électeurs
ont fait des choix. C’est
entre autre pour avoir
oublié ce genre de vérité
qu’un ancien premier
ministre a perdu des
élections. Mouloud Aounit
n’a pas que je sache
répondu à une offre
d’emploi passée par
monsieur Huchon mais a bel
et bien été élu sur une
liste pour siéger à une
assemblée. A travers sa
personne ceux qui sont
bafoués c’est l’ensemble
des électeurs qui se sont
prononcés au premier tour
pour cette liste où il
figurait, non pas
clandestinement, mais en
tête pour le département de
la Seine-Saint-Denis et au
terme d’une campagne qu’il
a largement animée. Ce qui
apparaît c’est que monsieur
Huchon se sent libre de
tout engagement, vis-à-vis
de ses colistiers d’une
part, mais ce qui est plus
grave, vis-à-vis de ses
électeurs. Il est en Ile de
France le parfait
représentant d’une
conception de la politique
et du mandat électoral avec
laquelle il nous faut
définitivement rompre.
Celle où l’on se fait élire
avec un programme qui sera
éventuellement mis en œuvre
pour autant que la
« conjoncture » le
permette. Nous ne devons
pas céder d’un pouce face à
monsieur Huchon et a sa
conception du pouvoir, non
pas par goût de la
polémique et de
l’affrontement, pais tout
simplement parce si nous
avons pris des engagements
ce n’est pas face à lui mis
bien face à nos électeurs
et que nous entendons les
tenir. Ce débat ne doit pas
être limiter à l’enceinte
de l’assemblée régionale,
car ce n’est pas nous que
monsieur Huchon doit
convaincre, mais nos
électeurs et sans doute
aussi les siens.
Ce
débat a remis en avant la
question du communautarisme
sur lequel nous devons
avoir des positions
claires. Il est assez
piquant à cet égard de voir
que ceux qui se présentent
en adversaire résolus des
communautarismes n’hésite
pas à proposer à Mouloud
Aounit une délégation à
l’insertion des jeunes des
banlieues. Comprenne qui
pourra !
Le
communautarisme est avant
tout le résultat de la
précarité des situations
individuelles, de la
détérioration des
solidarités sociales,
situation dans laquelle
l’individu qui se sent
menacé n’a plus comme
recours fiable que la
communauté qu’elle soit
familiale clanique,
ethnique ou religieuses.
Ces types de solidarité ne
sont pas à combattre pour
elles-mêmes. Nous
appartenons tous à des
communautés qui se
superposent et s’imbriquent
les unes dans les autres,
mais ces appartenances ne
sont pas permanentes et
nous ne définissons pas
notre identité uniquement
en fonctions d’elles, nous
ne réglons pas nos
conduites publiques ou
privées exclusivement en
fonction de ces
appartenances dont
certaines sont vécues comme
relevant uniquement de la
sphère du privé. Le
communautarisme au
contraire réduit les
identités à une dimension
unique.
Ce qui
est à combattre c’est le
fait qu’elles apparaissent
comme le seul refuge et
s’opposent à toutes les
autres. Deux expressions en
sont aujourd’hui mises en
avant sans qu’il y ait
d’autres liens entre elles
autres que
l’instrumentalisation de la
situation au Proche-Orient.
Il s’agit bien sûr de
l’islamisme et du sionisme
qui doivent l’un et l’autre
combattu sans complaisance
ni compromissions. Si le
sionisme et l’islamisme ne
sont pas l’envers l’un de
l’autre il n’y en a pas
moins quelques parallèles
entres les deux. Au risque
de choquer je n’hésiterais
pas à affirmer que l’un se
nourrit de l’antisémitisme
comme l’autre s’alimente à
l’islamophobie dont il est
pour une part l’inventeur.
Entendons-nous bien je
n’affirme nullement qu’ils
en sont à l’origine ou
qu’il le nourrirait, mais
tout simplement qu’il leur
est nécessaire. Pour les
uns comme pour les autres
l’enjeu est l’existence des
« Juifs » ou des
« Musulmans », non pas
comme individus ayant en
commun une foi et la
pratique d’une religion,
mais comme communauté dont
l’appartenance est la
référence principale sinon
unique de l’identité des
individus qui la composent.
Cela peut sembler une
banalité mais sans « juif »
pas de sionisme, sans
« musulman » pas
d’islamisme. L’un et
l’autre sont des
adversaires résolus autant
de la laïcité que de la
citoyenneté. La laïcité
parce qu’elle renvoie le
religieux à la sphère du
privé et le subordonne au
social, la citoyenneté
parce qu’elle ne connaît
que les individus non pas
au travers de ce qui les
distingue, mais par ce qui
les confond : l’égalité en
droit. Dans la laïcité
comme dans la citoyenneté,
le juif, le musulman, ou
toute autre identité comme
référence prioritaire voire
exclusive des individus
n’existe plus. Ce n’est pas
en tant que croyant que le
juif ou le musulman sont
nécessaires au sionisme ou
à l’islamisme, mais comme
membre d’une communauté qui
se veut le seul garant de
son existence. C’est en ce
sens qu’ils se nourrissent
de l’antisémitisme et de l’islamophobie.
Menacé de tous côté dans
mon existence en tant que
juif ou que musulman, ne
pouvant attendre de secours
ni de l’état, inefficace
voire complice, ni du corps
social, mon seul refuge, la
seule instance qui puisse
me protéger, c’est la
communauté. Les dangers de
cette conception sont
énormes. Elle participe de
cette idée pernicieuse et
néfaste qui voudrait que
les juifs ou les musulmans
de France soient partie
prenante et comptables
d’actes commis ailleurs et
qui ne les impliquent en
rien. En les
instrumentalisant leur but
n’est pas de combattre au
même type que tout autre
les racismes que sont
l’antisémitisme ou l’islamophobie
mais plutôt de les mettre
en avant comme des menaces
permanentes dont seule la
communauté serait capable
de nous protéger.
Une
des réponses, mais sans
doute pas la seule, se
situe dans un combat contre
toutes les discriminations,
toutes les exclusions sans
distinction entre elles,
c’est de combattre
l’antisémitisme ou l’islamophobie,
non pas au nom de la
« défense des juifs » ou de
la « défense des
musulmans » mais tout
simplement ce qui est bien
suffisant au non du rejet
de tous les racismes.
Un
dernier mot : cessons
également de jouer à la
sanctification des
victimes ! A part le droit
d’exiger des réparations je
ne voit pas quel privilège,
quelle supériorité pourrait
bien donner le fait
d’appartenir à un peuple
qui a souffert. De même je
me refuse à participer au
concours de la souffrance
la plus exemplaire, pour
les uns la Shoa, pour
d’autres le colonialisme,
la traite, l’esclavage, les
génocides de toute sorte
ont scandés l’histoire des
peuples, nous sommes
nombreux à avoir nos
blessures et le sang n’a
toujours pas caillé sur
notre passé.
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ALLOCUTION DE
GEORGES SARRE AU CONSEIL
NATIONAL DU MRC (25 AVRIL
2004)
"Proposer une
alternative aux frères
siamois que sont
l'européisme et le
libéralisme"
Chers camarades !
Responsables et
commentateurs politiques se
sont félicités à qui mieux
mieux du regain de
participation aux élections
régionales. Après le fiasco
des présidentielles,
beaucoup ont cru pouvoir
saluer un retour de la
démocratie. C'est rester à
la surface des choses.
En profondeur, l'essentiel
n'a guère changé. En 2002
comme en 2004, c'est le
même malaise, profond, la
même protestation,
qu'expriment les Français.
Seule, la manière de
protester a changé, parce
que la situation a changé :
en 2002, l'abstention
record, et la course aux
extrêmes, condamnaient la
politique à responsabilité
partagée des deux
sortants : Jacques Chirac
et Lionel Jospin. En 2004,
la gifle magistrale reçue
par la droite, sur fond de
participation en hausse,
sanctionne sans appel la
politique conduite depuis
2002.
Mais la bonne santé
apparente retrouvée par la
gauche est une illusion.
Car si la gauche bénéficie
du vote sanction, elle n'a
pas renoncé aux
orientations politiques
libérales condamnées en
2002. Et les Français ont
redit en 2004 qu'ils ne
voulaient pas de ces
politiques. Ils ne veulent
pas de l'acceptation
passive de la
mondialisation
ultra-libérale. Ils ne
veulent pas que leurs
dirigeants assistent bras
ballants aux
délocalisations, aux
suppressions massives
d'emplois dans l'industrie,
et, déjà, dans les
services. Les Français
n'accepteront pas plus du
PS que de la droite au
pouvoir la montée du
chômage, de la précarité,
de l'exclusion.
La crise sociale et
politique reste forte, car
les Français se rendent
compte qu'ils ne sont pas
consultés sur l'essentiel,
que le choix de leur avenir
leur échappe. Aux
élections, les électeurs
ont le choix entre des
petits partis qui ont à
peine les moyens de
s'exprimer, et surtout
entre deux grands partis,
le RPR-UMP d'une part, le
PS de l'autre, qui nous ont
habitués aux promesses
électorales non tenues. Le
référendum sur Maastricht,
le seul depuis des années
qui ait porté sur un point
décisif, a été biaisé par
une propagande mensongère
massive. C'est à Bruxelles,
en catimini, que nos
gouvernements, en conseil
des ministres, donnent leur
aval aux directives
supranationales les plus
nocives, sans même un débat
à l'Assemblée nationale ni
au Sénat. Qui donc nous a
consultés et quand sur
l'Europe à vingt-cinq ?
Quand nous consultera-t-on
sur l'entrée de la
Turquie ? Quand nous a-t-on
consultés sur la réforme
des retraites, demain sur
celle de la Sécurité
sociale ? Quelle est cette
prétendue démocratie où
l'on ne se tourne vers le
peuple que pour
l'interroger sur
l'accessoire, et jamais sur
l'essentiel ?
Va-t-on avoir un référendum
sur le traité
constitutionnel ? Jacques
Chirac s'y est engagé. Il
doit respecter sa parole et
surtout permettre le débat
démocratique. Tony Blair
vient de le décider, nous
nous en réjouissons.
Aujourd'hui, la situation
est nouvelle. Le vote des
Anglais va entraîner celui
d'autres peuples. En
France, il faut créer une
dynamique pour le
référendum : à nous d'en
prendre l'initiative, et je
vous propose de lancer, dès
aujourd'hui, une pétition
nationale pour un
référendum sur le traité
constitutionnel européen.
Les Français ont voté pour
les régionales et les
cantonales. Mais quelles
suites va donner Jacques
Chirac à la volée de bois
vert qu'il a reçue aux
régionales ? On a vu la
valse des portefeuilles,
mais le maintien des
principaux ministres et du
premier d'entre eux,
c'est-à-dire le plus usé.
Certes Jacques Chirac
annonce quelques
concessions, mais aussi la
perspective d'une
accélération des prétendues
réformes, puisque c'est
ainsi qu'ils nomment les
régressions sociales !
Avez-vous entendu les
responsables UMP, le
soir-même des élections où
ils avaient été étrillés,
déclarer cyniquement à la
télévision qu'ils avaient
perçu la prétendue
impatience de la population
et qu'ils allaient donc
accélérer leurs prétendues
réformes ! N'ayons aucun
doute : ils persistent,
signent, et vont aggraver
leur politique. Nicolas
Sarkozy renforce déjà
l'austérité : 7 milliards
gelés !
Et tout cela est
parfaitement logique, car
la situation des finances
publiques est aujourd'hui
catastrophique. Or le
gouvernement est incapable
de redresser une situation
économique qui amoindrit
les recettes, démagogue au
point de laisser filer tous
les déficits : celui de
l'Etat, celui de la
Sécurité sociale, dont ils
s'apprêtent à tirer
argument pour, le moment
venu, opérer une vague de
privatisations.
La France est prise au
piège. Au piège du
libéralisme mondialisé et
de l'Union Européenne. Nous
subissons les orientations
prises via l'OMC et
Bruxelles, par les
Etats-Unis et les
multinationales : le
commerce sauvage, la
déréglementation, le
démantèlement de l'Etat,
etc.
Ces politiques ont pour
corollaire l'abaissement
des conditions de travail,
des normes sociales et
environnementales,
l'appauvrissement et la
vente des services publics.
C'est le nivellement par le
bas ! Jusqu'où irons-nous
pour avoir des coûts
concurrentiels vis à vis de
la Grèce, de la Roumanie ou
du Sri Lanka ? Jusqu'où
aggraverons-nous le
mouvement qui depuis trente
ans élargit la part des
profits au bénéfice du
capital et au détriment de
la rémunération du
travail ?
Alors comment s'en sortir ?
Il faut dire aux Français
qu'une autre politique est
possible, et qu'il ne faut
pas désespérer de la
démocratie ! Il faut
vaincre, et y compris dans
nos rangs, la frilosité et
le défaitisme !
Il faut dénoncer, d'abord,
les règles et les
comportements scandaleux
qui verrouillent la
démocratie : lois
électorales, lois sur le
financement public.
Mais, surtout, nous ne
serons entendus que si nous
sommes manifestement
porteurs d'un projet de
rupture avec le cercle
vicieux européïste et
libéral dans lequel sombre
la France, comme ses
voisins d'ailleurs. Nous ne
serons ni écoutés, ni
entendus si nous utilisons
des arguments à l'eau de
rose.
Pour commencer, chers
camarades, il faut dire
toute la vérité sur
l'Europe !
Qui ne voit que l'Europe
actuelle s'est faite contre
la gauche ? Le tournant
libéral de 1983 s'est
pratiqué au nom de
l'Europe. Depuis, l'Europe
a servi d'alibi à tous les
abandons et d'horizon
mythique au Parti
socialiste et à ses
affidés.
De Pierre Larrouturou à
François Hollande en
passant par l'aile gauche
du PS, les européïstes dits
« de gauche » tiennent le
même discours depuis 1983 :
il faut accepter le pire
aujourd'hui, y compris le
traité Giscard, pour
préparer le meilleur
demain. Aujourd'hui, on
trahit tout, mais demain on
rase gratis ! La combine
commence à être frelatée !
En 1992, Jacques Delors :
« Il faut voter oui, pour
ne pas casser la dynamique,
on se mettra ensuite au
boulot pour l'Europe
sociale ». Il s'agit
toujours de la même
promesse. Aujourd'hui
François Hollande déclare
« oui » au traité social
pour lequel il faudra se
battre dans les années à
venir. L'acceptation de la
constitution étant le
préalable indispensable au
combat pour un traité
social.
Il est manifeste au
contraire que l'Europe et
le progrès social sont
totalement incompatibles :
car l'Europe actuelle est
l'outil de la défausse
politique et de
l'usurpation démocratique,
qui empêchent les peuples
de choisir la voie du
progrès.
Il faut donc que les
Français sachent que, pour
notre part, nous sommes
parmi les rares à avoir la
volonté de nous affranchir
du cadre structurant, à
l'échelle européenne et
internationale, dans lequel
les gouvernements
successifs se sont fait
prisonniers, pieds et
poings liés, depuis plus de
vingt ans.
Les retraites, les
privatisations ? Le PS et
les Verts ne peuvent pas
avoir deux discours, un à
Paris, un à Bruxelles !
Nous sommes, à gauche, les
empêcheurs de tricher en
rond !
Nous, MRC, si la droite
privatise EDF-GDF, par
exemple, nous aurons la
volonté et l'ambition de
préconiser sa
renationalisation ! Comme
nous devons avoir
l'exigence de revendiquer
la nécessaire entrée de
l'Etat au capital de grands
fleurons industriels en
difficultés. Et si une
telle politique se heurte
aux préconisations
européennes, nous devons
avoir le courage de
défendre la primauté de la
souveraineté nationale sur
toute contrainte
européenne !
D'ores et déjà je préconise
la création d'un comité de
vigilance contre les
privatisations, pour la
défense et la modernisation
des services publics. Un
comité large ouvert à tous
ceux qui refusent le
renoncement, la
capitulation.
Evidemment, une politique
de sauvegarde de nos
industries, de nos
services, notamment
publics, ne peut se faire à
structure européenne
constante.
Avec le traité de Rome,
puis l'acte unique, le
grand marché qui a vu le
jour est une aubaine
formidable pour le pouvoir
financier mondialisé.
La conséquence du grand
marché européen et de la
libéralisation
internationale des échanges
fut rapide : avec le
ralliement total au libre
échangisme débridé, la
Commission, alors présidée
par Jacques Delors, dans le
livre blanc de 1990 sur
« la croissance, la
compétitivité et
l'emploi », a théorisé puis
mis en pratique une remise
en cause sournoise et forte
de l'Etat providence et une
flexibilité sans nuance.
Pour les européïstes, le
salaire est l'ennemi de
l'emploi. Il faut accroître
les taux de profits et
refaire de la rentabilité
du capital le critère
directeur de tout choix
macro-économique.
L'austérité salariale est
le seul et unique moyen
d'augmenter les profits des
entreprises et, quand ça va
mal, on licencie.
En France, cette rupture
historique a été sauvage,
la part de la masse
salariale ayant perdu 10
points de pourcentage dans
le PIB, passant de près de
70% il y a une vingtaine
d'années à moins de 60%
aujourd'hui. Autre indice,
alors qu'en France de 1980
à 1998, la productivité a
fait un bond en avant de
26%, le pouvoir d'achat
salarié à structure
constante n'a progressé que
de 1% dans les entreprises
de secteur marchand.
Cette politique, c'est
celle des européïstes, de
tous les européïstes ! En
1997 à Luxembourg, c'est
l'« Europe rose » qui signe
un passage à une phase
supérieure de détricotage
du modèle social Européen.
Naturellement, je n'oublie
pas le traité de Maastricht
créant l'euro et le pacte
de stabilité. L'euro devait
nous permettre de réussir
beaucoup de choses.
Regardez où nous en sommes
en avril 2004. Le dollar
est le sésame de toute
politique américaine. Il
descend ou il monte selon
les seuls intérêts de
l'Empire.
Le contre-poids, la
protection de l'Europe
monétaire ! Baratin !
Chacun sait à quoi s'en
tenir aujourd'hui. Que sont
devenues les riantes
perspectives des Barre,
Giscard, Guigou,
Strauss-Kahn… ? Envolées !
Chacun le voit, c'est la
déconstruction sociale
totale qui est à l'œuvre.
Notre rôle est clair : la
dénoncer, et tracer la voie
d'une authentique rupture.
C'est en tous cas le sens
de ma présence active au
sein du MRC.
L'heure est venue de lancer
une contre-offensive
décisive contre
l'ultra-libéralisme dont
l'OMC et l'Union européenne
sont les principaux
fourriers. Il faut militer
pour la renégociation de
certaines clauses
essentielles des traités.
Je conclurai, chers
camarades, en parlant de
notre MRC.
Certes, tout n'est pas
facile, tout n'est pas
rose. Mais il faut tenir et
tenir bon.
Aux régionales et aux
cantonales, dans beaucoup
de départements et de
régions, nous avons été
malmenés, ignorés. C'est
bien entendu en
Franche-Comté que la crise
et la bataille ont été les
plus violentes et les plus
injustes. Je veux dire à
nouveau à Jean-Pierre
Chevènement et à Christian
Proust ma solidarité
amicale.
Plus que jamais, nous
devons compter sur nos
propres forces. A nous
d'agir, de militer, de
proposer pour faire exister
le MRC. C'est la condition
unique pour peser et être
respectés.
Maintenant, il y a les
européennes. Que faire ?
Etre présents, bien sûr.
Les européennes sont
l'occasion de proposer une
alternative aux frères
siamois que sont
l'européïsme et le
libéralisme.
Aujourd'hui les discussions
avec le PCF et ses
mouvances avancent. C'est,
dans le contexte présent,
la meilleure approche
possible.
Et si, comme je l'espère,
les Français sont appelés à
se prononcer par référendum
sur le projet de traité
constitutionnel, nous
devrons nous engager
totalement dans cette
bataille électorale.
Et puis il y aura trois
ans. Trois ans de calme
électoral. Je vous propose
de voir ce calendrier comme
une chance. Nous avons
trois ans pour que notre
mouvement réfléchisse,
s'organise, se mobilise, se
mette en ordre de bataille,
pour livrer les grands
combats de 2007, et le plus
grand d'entre tous,
l'élection présidentielle.
Dès les prochaines
semaines, il faut nous
organiser. Mettre en place
des groupes de travail
thématiques. Organiser des
sessions de formation des
militants. Reprendre avec
détermination un maillage
territorial étroit.
Réfléchir ensemble à la
reformulation de notre
discours et au choix de nos
mots d'ordre.
Bref, nous n'avons pas
devant nous le temps de
l'extinction, mais celui de
la mobilisation.
Nous mobiliser, plus que
jamais, c'est un devoir.
Nous le devons à nous
mêmes. Au combat que nous
menons depuis longtemps et
qui garde tout son sens.
Nous le devons à la vérité,
parce que si non personne
ne la dira. Nous le devons
à la France, parce que sans
nous personne ne la
défendra.
Georges Sarre est maire du
XIe arrondissement de
Paris, président du club
Laïcité et porte-parole du
MRC. |
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2 |
Comité d’initiative pour
une ALTERNATIVE CITOYENNE
Déclaration envoyée à la
Direction du PCF, de la LCR
et aux portes paroles de la
liste 100% alter
mondialistes
Sur les élections
européennes
L’appel
« tous ensemble pour une
autre Europe » a réuni à ce
jour 260 signatures venues
de toute la France. Il
manifeste le sentiment
partagé de la nécessité et
de l’urgence du
rassemblement des forces
anti-libérales pour la
construction d’une autre
Europe. Il réaffirme,
à contrario, les dangers
d’une dispersion de ces
forces qui ne favoriserait
que les stratégies de bi
polarisation de la vie
politique alors qu’il
s’agit aussi de confirmer
et d’amplifier le rejet de
la droite signifié aux
régionales. et de
poursuivre une démarche de
transformation de la
politique.
Or nous sommes aujourd’hui
dans une situation de
division qu’il convient de
dépasser. Tout va se
décider dans les jours qui
viennent.
Les bases d’un
rassemblement existent.
Nous considérons comme un
bien commun le document
collectif « Charte pour une
Europe citoyenne ». Cette
Charte résulte, en effet,
des travaux de plusieurs
organisations et
personnalités. Ce texte est
appropriable par tous pour
débattre et délibérer pour
une Europe de l’égalité, de
la paix et de la
démocratie.
Les bases d’un
rassemblement existent dans
le refus partagé d’un
projet de constitution
européenne destiné à
institutionnaliser le
libéralisme le plus
sauvage.
Les bases de ce
rassemblement existent
enfin dans la volonté
affirmée par les uns et par
les autres, de donner dans
cette élection, toute leur
place aux forces les plus
diverses, issues du
mouvement syndical, social,
citoyen et alter
mondialiste.
Ce rassemblement peut et
doit avoir lieu dans des
listes antilibérales et
pour une autre Europe
constituées sans exclusive
aucune à l’égard de quel
que type d’organisation que
ce soit et sur la base de
quelques principes qui
seront, pour
Alternative citoyenne,
les conditions d’un
engagement collectif :
-
Aucun
compromis
sur
l’égalité
des
droits
civiques
et
sociaux,
ni
aucun
compromis
avec
les
positions
souverainistes
et ceux
qui les
ont
soutenues.
-
Un
partage
des
têtes
de
listes
régionales
représentatif
de
toutes
les
forces
rassemblées
donc 4
sur 7
en
métropole
pour
des
candidats
issus
des
mouvements
sociaux,
citoyens
ou
alter
mondialistes.
-
La
parité
femmes-hommes
jusque
dans
les
têtes
de
listes.
-
Des
listes
et des
têtes
de
listes
représentatives
de la
diversité
d’origine
de la
population
française
et de
la
diversité
des
générations.
-
Une
conduite
de la
campagne
réellement
partagée
co-animée
par
toutes
les
composantes
de la
liste.
Nous prendrons, dans les
jours qui viennent, toutes
les initiatives pour que de
telles listes voient le
jour. Nous en appelons à la
responsabilité de tous,
responsables et militants
de toutes les organisations
et collectifs, notamment
ceux de la LCR, du PCF et
du collectif pour des
listes « 100 % alter
mondialistes », de tous les
militants attachés au
rassemblement des forces
antilibérales pour une
autre Europe.
Sur la base des réponses
qui nous seront données,
nous nous déterminerons le
4 mai.
Le 29 avril 2004
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1 |
Tous ensemble pour une autre Europe
La sixième élection au Parlement européen du 13 juin prochain sera une échéance décisive. Elle est l'affaire de tous.
Pour des millions d'européens, l'Europe qui se construit depuis un demi siècle loin du regard des peuples, est aujourd'hui un instrument de casse sociale, de déréglementation économique, de mise en pièce des services publics, de dessaisissement démocratique. C'est l'incarnation même de l'hégémonie brutale d'une pensée unique et du mépris des peuples. Le projet de constitution qui entend graver dans le marbre les dogmes du libéralisme est le point d'orgue d'une Europe de la finance souveraine.
Mais pour des millions d'européens, l'Europe a désormais aussi un autre visage : celui des mobilisations sociales et altermondialistes européennes, celui des rassemblements populaires pour la paix, contre la guerre et le terrorisme, celui des forums sociaux de Florence en 2002 et de Paris Saint-Denis-Bobigny-Ivry en 2003.
Face aux inégalités, aux exclusions, à la xénophobie, à toutes les discriminations, au patriarcat, cette Europe là est porteuse d'espoir, de solidarité, et d'égalité de droit. Cette Europe là est porteuse d'exigence de nouvelles conquêtes démocratiques et sociales et de nouvelles libertés.
Ni Europe puissance ni Europe forteresse, cette Europe là, terre d'accueil ouverte sur le monde, est porteuse de paix sur une planète déchirée par la mondialisation capitaliste.
Cette Europe là est porteuse d'une exigence écologique et peut jouer un rôle décisif dans la prise en compte de l'urgence planétaire.
C'est cette Europe qui doit se faire entendre le 13 juin pour porter et faire vivre ses exigences au parlement européen avec toutes les forces sociales et citoyennes et prolonger le rejet de la politique néo-libérale et de la droite qui s'est déjà exprimée ce printemps en France et en Espagne. C'est cette Europe populaire en construction qui doit dire non au projet de constitution néo-libérale.
En France, en particulier, les élections régionales ont ouvert une situation politique nouvelle. Les élections européennes doivent marquer une nouvelle étape du rassemblement de forces sociales, citoyennes et politiques, représentatives de la population française, et européenne dans toute sa diversité, travaillant ensemble tant à la résistance qu'à la construction commune de perspectives politiques.
Il est de notre responsabilité à tous, responsables politiques, syndicaux, associatifs, animateurs de réseaux citoyens de donner à ces exigences la plus grande force possible à l'occasion du scrutin du 13 juin.
C'est pourquoi nous appelons les forces antilibérales engagées dans la construction d'une autre Europe pour un autre monde, les plus diverses et les plus nombreuses possibles, à tout mettre en œuvre afin de se rassembler sur des listes de véritable alternative européenne dans toutes les circonscriptions.
signataires
Etienne Adam conseiller municipal de Caen ANPAG, Corinne Angelini, maire-adjointe, Tonio Aniesa, militant associatif, Mouloud Aounit, conseiller régional d' Ile de France, Clément Aumeunier, étudiant, responsable d'association politique, Hamida Ben Sadia, responsable associative, Gilles Bénard, Collectif exilés 10e, Abdelhalim Benassem, formateur, Tarek Ben Hiba, militant associatif, Alain Bertho, sociologue, Jean-Jacques Boislaroussie, les Alternatifs, Jean Brafman, conseiller régional d'Ile de France, Patrick Braouezec, député, maire de Saint-Denis, Bruno Cadez, Journaliste, Hilda Carrera, militante associative, Pierre Cellot, responsable associatif (Sport),dirigeant d'entreprise, animateur social, Jean-Christophe Chaumeron, syndicaliste, Pierre Cours Salies, sociologue, Françoise Diehlman, militante associative, Philippe Fraix, militant des Alternatifs, ancien conseiller municipal de Châteaubriant (Loire-Atlantique).Yves Fuchs, militant associatif, Claudie Gillot-Dumoutier, maire-adjointe, Pierre Gineste, Jean Louis Griveau, les Alternatifs Douarnenez (29), Conseiller Municipal, Serge Guichard, réseau migration et citoyenneté du PCF, adjoint au maire de Palaiseau, Jean-Pierre Guily, architecte/ responsable association sportive, Didier Helion, militant PCF, Dordogne, Edouard Hesser, Alain Joffre, syndicaliste enseignant 07, Manu Karmazyn, cuisinier chômeur et militant associatif (Montagnac, Hérault) , François Labroille, syndicaliste, conseiller régional d'Ile de France, Guy Lavrat, maire et conseiller général honoraire de Migennes, Laurent Lévy, avocat, Patrice Leclerc, conseiller général des Hauts de Seine, Thomas Lemahieu, journaliste, Bernard Loche, journaliste, Marc Mangenot, économiste, Alain Marcu, les Alternatifs 93, Fernanda Marrucchelli, responsable associative, Roland Mérieux, les Alternatifs, Madjid Messaoudène, cadre territorial, François Meyroune, enseignant, Danielle Montel, pharmacologue centre de recherches du médicament Aventis Romainville Jean Francois Pellissier, maire adjoint Paris 13è, les Alternatifs Jacques Perreux, vice-président du conseil général du Val de Marne, Pierre Quay-Thevenon, maire adjoint (PCF), militant associatif, Jean-Marie Robert, militant Alternatif du Morbihan, Daniel Rome, militant d'éducation nouvelle, Jean Claude Ruas, militant association culturelle Yves Sabourdy, universitaire, Mohamed Smida, Militant associatif, Azzédine Taibi, conseiller général de la Seine-Saint-Denis, adjoint au maire de Stains, Jean Thierry, Gisèle Thierry, Francis Thill, militant associatif - Longwy, Raymond Vasselon, Forum des réseaux citoyens, Saint-Etienne, Annick Verdu, pharmacologue centre de recherches du médicament Aventis Romainville, Claire Villiers, syndicaliste, vice-présidente du conseil régional d'Ile de France, Louis Weber, syndicaliste, Nadia Younessi, militante associative, Philippe Zarifian, sociologue, Pierre Zarka, PCF, Malika Zediri, militante associative, conseillère régionale d'Ile de France
Pour vous joindre à cet appel
ensembleautreeurope@club-internet.fr
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