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25 mai 2004

 

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Echos Intégrale
Mise à jour : 25 mai 2004

 

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Etrange débat cristallisé autour de la personne de Mouloud Aounit  par C Gaudier

C’est un  bien étrange débat qui se cristallise autours de la personne de Mouloud Aounit et dans lequel les questions annexes finissent par prendre le pas sur ce qui était au départ le cœur du problème. Ce n’est sans doute pas fortuit. Avant qu’il ne s’enlise il est sans doute nécessaire de revenir à l’origine du débat.

Ce qui est posé au travers de la personne de Mouloud Aounit, c’est le sens même de la démocratie représentative, et pas simplement la question des enseignements à tirer de tel ou tel scrutin. Ce que monsieur Huchon semble avoir oublié c’est que le président d’une assemblée élue au suffrage universel n’est ni le dirigeant qu’une entreprise, ni le baron d’un fief. Pour autant qu’il ai un rôle dirigeant il ne le tient que parce qu’auparavant des électeurs ont fait des choix. C’est entre autre pour avoir oublié ce genre de vérité qu’un ancien premier ministre a perdu des élections. Mouloud Aounit n’a pas que je sache répondu à une offre d’emploi passée par monsieur Huchon mais a bel et bien été élu sur une liste pour siéger à une assemblée. A travers sa personne ceux qui sont bafoués c’est l’ensemble des électeurs qui se sont prononcés au premier tour pour cette liste où il figurait, non pas clandestinement, mais en tête pour le département de la Seine-Saint-Denis et au terme d’une campagne qu’il a largement animée. Ce qui apparaît c’est que monsieur Huchon se sent libre de tout engagement, vis-à-vis de ses colistiers d’une part, mais ce qui est plus grave, vis-à-vis de ses électeurs. Il est en Ile de France le parfait représentant d’une conception de la politique et du mandat électoral avec laquelle il nous faut définitivement rompre. Celle où l’on se fait élire avec un programme qui sera éventuellement mis en œuvre pour autant que la « conjoncture » le permette. Nous ne devons pas céder d’un pouce face à monsieur Huchon et a sa conception du pouvoir, non pas par goût de la polémique et de l’affrontement, pais tout simplement parce si nous avons pris des engagements ce n’est pas face à lui mis bien face à nos électeurs et que nous entendons les tenir. Ce débat ne doit pas être limiter à l’enceinte de l’assemblée régionale, car ce n’est pas nous que monsieur Huchon doit convaincre, mais nos électeurs et sans doute aussi les siens.

 Ce débat a remis en avant la question du communautarisme sur lequel nous devons avoir des positions claires. Il est assez piquant à cet égard de voir que ceux qui se présentent en adversaire résolus des communautarismes n’hésite pas à proposer à Mouloud Aounit une délégation à l’insertion des jeunes des banlieues. Comprenne qui pourra ! 

Le communautarisme est avant tout le résultat de la précarité des situations individuelles, de la détérioration des solidarités sociales, situation dans laquelle l’individu qui se sent menacé n’a plus comme recours fiable que la communauté qu’elle soit familiale clanique, ethnique ou religieuses. Ces types de solidarité ne sont pas à combattre pour elles-mêmes. Nous appartenons tous à des communautés qui se superposent et s’imbriquent les unes dans les autres, mais ces appartenances ne sont pas permanentes et nous ne définissons pas notre identité uniquement en fonctions d’elles, nous ne réglons pas nos conduites publiques ou privées exclusivement en fonction de ces appartenances dont certaines sont vécues comme relevant uniquement de la sphère du privé. Le communautarisme au contraire réduit les identités à une dimension unique. 

Ce qui est à combattre c’est le fait qu’elles apparaissent comme le seul refuge et s’opposent à toutes les autres. Deux expressions en sont aujourd’hui mises en avant sans qu’il y ait d’autres liens entre elles autres que l’instrumentalisation de la situation au Proche-Orient. Il s’agit bien sûr de l’islamisme et du sionisme qui doivent l’un et l’autre combattu sans complaisance ni compromissions. Si le sionisme et l’islamisme ne sont pas l’envers l’un de l’autre il n’y en a pas moins quelques parallèles entres les deux. Au risque de choquer je n’hésiterais pas à affirmer que l’un se nourrit de l’antisémitisme comme l’autre s’alimente à l’islamophobie dont il est pour une part l’inventeur. Entendons-nous bien je n’affirme nullement qu’ils en sont à l’origine ou qu’il le nourrirait, mais tout simplement qu’il leur est nécessaire. Pour les uns comme pour les autres l’enjeu est l’existence des « Juifs » ou des « Musulmans », non pas comme individus ayant en commun une foi et la pratique d’une religion, mais comme communauté dont l’appartenance est la référence principale sinon unique de l’identité des individus qui la composent. Cela peut sembler une banalité mais sans « juif » pas de sionisme, sans « musulman » pas d’islamisme. L’un et l’autre sont des adversaires résolus autant de la laïcité que de la citoyenneté. La laïcité parce qu’elle renvoie le religieux à la sphère du privé et le subordonne au social, la citoyenneté parce qu’elle ne connaît que les individus non pas au travers de ce qui les distingue, mais par ce qui les confond : l’égalité en droit. Dans la laïcité comme dans la citoyenneté, le juif, le musulman, ou toute autre identité comme référence prioritaire voire exclusive des individus n’existe plus. Ce n’est pas en tant que croyant que le juif ou le musulman sont nécessaires au sionisme ou à l’islamisme, mais comme membre d’une communauté qui se veut le seul garant de son existence. C’est en ce sens qu’ils se nourrissent de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Menacé de tous côté dans mon existence en tant que juif ou que musulman, ne pouvant attendre de secours ni de l’état, inefficace voire complice, ni du corps social, mon seul refuge, la seule instance qui puisse me protéger, c’est la communauté. Les dangers de cette conception sont énormes. Elle participe de cette idée pernicieuse et néfaste qui voudrait que les juifs ou les musulmans de France soient partie prenante et comptables d’actes commis ailleurs et qui ne les impliquent en rien. En les instrumentalisant leur but n’est pas de combattre au même type que tout autre les racismes que sont l’antisémitisme ou l’islamophobie mais plutôt de les mettre en avant comme des menaces permanentes dont seule la communauté serait capable de nous protéger.

Une des réponses, mais sans doute pas la seule, se situe dans un combat contre toutes les discriminations, toutes les exclusions sans distinction entre elles, c’est de combattre l’antisémitisme ou l’islamophobie, non pas au nom de la « défense des juifs » ou de la « défense des musulmans » mais tout simplement ce qui est bien suffisant au non du rejet de tous les racismes.

Un dernier mot : cessons également de jouer à la sanctification des victimes ! A part le droit d’exiger des réparations je ne voit pas quel privilège, quelle supériorité pourrait bien donner le fait d’appartenir à un peuple qui a souffert. De même je me refuse à participer au concours de la souffrance la plus exemplaire, pour les uns la Shoa, pour d’autres le colonialisme, la traite, l’esclavage, les génocides de toute sorte ont scandés l’histoire des peuples, nous sommes nombreux à avoir nos blessures et le sang n’a toujours pas caillé sur notre passé.  

 

 


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ALLOCUTION DE GEORGES SARRE AU CONSEIL NATIONAL DU MRC (25 AVRIL 2004)

"Proposer une alternative aux frères siamois que sont l'européisme et le libéralisme"

Chers camarades !

Responsables et commentateurs politiques se sont félicités à qui mieux mieux du regain de participation aux élections régionales. Après le fiasco des présidentielles, beaucoup ont cru pouvoir saluer un retour de la démocratie. C'est rester à la surface des choses.

En profondeur, l'essentiel n'a guère changé. En 2002 comme en 2004, c'est le même malaise, profond, la même protestation, qu'expriment les Français. Seule, la manière de protester a changé, parce que la situation a changé : en 2002, l'abstention record, et la course aux extrêmes, condamnaient la politique à responsabilité partagée des deux sortants : Jacques Chirac et Lionel Jospin. En 2004, la gifle magistrale reçue par la droite, sur fond de participation en hausse, sanctionne sans appel la politique conduite depuis 2002.

Mais la bonne santé apparente retrouvée par la gauche est une illusion.

Car si la gauche bénéficie du vote sanction, elle n'a pas renoncé aux orientations politiques libérales condamnées en 2002. Et les Français ont redit en 2004 qu'ils ne voulaient pas de ces politiques. Ils ne veulent pas de l'acceptation passive de la mondialisation ultra-libérale. Ils ne veulent pas que leurs dirigeants assistent bras ballants aux délocalisations, aux suppressions massives d'emplois dans l'industrie, et, déjà, dans les services. Les Français n'accepteront pas plus du PS que de la droite au pouvoir la montée du chômage, de la précarité, de l'exclusion.

La crise sociale et politique reste forte, car les Français se rendent compte qu'ils ne sont pas consultés sur l'essentiel, que le choix de leur avenir leur échappe. Aux élections, les électeurs ont le choix entre des petits partis qui ont à peine les moyens de s'exprimer, et surtout entre deux grands partis, le RPR-UMP d'une part, le PS de l'autre, qui nous ont habitués aux promesses électorales non tenues. Le référendum sur Maastricht, le seul depuis des années qui ait porté sur un point décisif, a été biaisé par une propagande mensongère massive. C'est à Bruxelles, en catimini, que nos gouvernements, en conseil des ministres, donnent leur aval aux directives supranationales les plus nocives, sans même un débat à l'Assemblée nationale ni au Sénat. Qui donc nous a consultés et quand sur l'Europe à vingt-cinq ? Quand nous consultera-t-on sur l'entrée de la Turquie ? Quand nous a-t-on consultés sur la réforme des retraites, demain sur celle de la Sécurité sociale ? Quelle est cette prétendue démocratie où l'on ne se tourne vers le peuple que pour l'interroger sur l'accessoire, et jamais sur l'essentiel ?

Va-t-on avoir un référendum sur le traité constitutionnel ? Jacques Chirac s'y est engagé. Il doit respecter sa parole et surtout permettre le débat démocratique. Tony Blair vient de le décider, nous nous en réjouissons. Aujourd'hui, la situation est nouvelle. Le vote des Anglais va entraîner celui d'autres peuples. En France, il faut créer une dynamique pour le référendum : à nous d'en prendre l'initiative, et je vous propose de lancer, dès aujourd'hui, une pétition nationale pour un référendum sur le traité constitutionnel européen.

Les Français ont voté pour les régionales et les cantonales. Mais quelles suites va donner Jacques Chirac à la volée de bois vert qu'il a reçue aux régionales ? On a vu la valse des portefeuilles, mais le maintien des principaux ministres et du premier d'entre eux, c'est-à-dire le plus usé. Certes Jacques Chirac annonce quelques concessions, mais aussi la perspective d'une accélération des prétendues réformes, puisque c'est ainsi qu'ils nomment les régressions sociales ! Avez-vous entendu les responsables UMP, le soir-même des élections où ils avaient été étrillés, déclarer cyniquement à la télévision qu'ils avaient perçu la prétendue impatience de la population et qu'ils allaient donc accélérer leurs prétendues réformes ! N'ayons aucun doute : ils persistent, signent, et vont aggraver leur politique. Nicolas Sarkozy renforce déjà l'austérité : 7 milliards gelés !

Et tout cela est parfaitement logique, car la situation des finances publiques est aujourd'hui catastrophique. Or le gouvernement est incapable de redresser une situation économique qui amoindrit les recettes, démagogue au point de laisser filer tous les déficits : celui de l'Etat, celui de la Sécurité sociale, dont ils s'apprêtent à tirer argument pour, le moment venu, opérer une vague de privatisations.

La France est prise au piège. Au piège du libéralisme mondialisé et de l'Union Européenne. Nous subissons les orientations prises via l'OMC et Bruxelles, par les Etats-Unis et les multinationales : le commerce sauvage, la déréglementation, le démantèlement de l'Etat, etc.

Ces politiques ont pour corollaire l'abaissement des conditions de travail, des normes sociales et environnementales, l'appauvrissement et la vente des services publics. C'est le nivellement par le bas ! Jusqu'où irons-nous pour avoir des coûts concurrentiels vis à vis de la Grèce, de la Roumanie ou du Sri Lanka ? Jusqu'où aggraverons-nous le mouvement qui depuis trente ans élargit la part des profits au bénéfice du capital et au détriment de la rémunération du travail ?

Alors comment s'en sortir ? Il faut dire aux Français qu'une autre politique est possible, et qu'il ne faut pas désespérer de la démocratie ! Il faut vaincre, et y compris dans nos rangs, la frilosité et le défaitisme !

Il faut dénoncer, d'abord, les règles et les comportements scandaleux qui verrouillent la démocratie : lois électorales, lois sur le financement public.

Mais, surtout, nous ne serons entendus que si nous sommes manifestement porteurs d'un projet de rupture avec le cercle vicieux européïste et libéral dans lequel sombre la France, comme ses voisins d'ailleurs. Nous ne serons ni écoutés, ni entendus si nous utilisons des arguments à l'eau de rose.

Pour commencer, chers camarades, il faut dire toute la vérité sur l'Europe !

Qui ne voit que l'Europe actuelle s'est faite contre la gauche ? Le tournant libéral de 1983 s'est pratiqué au nom de l'Europe. Depuis, l'Europe a servi d'alibi à tous les abandons et d'horizon mythique au Parti socialiste et à ses affidés.

De Pierre Larrouturou à François Hollande en passant par l'aile gauche du PS, les européïstes dits « de gauche » tiennent le même discours depuis 1983 : il faut accepter le pire aujourd'hui, y compris le traité Giscard, pour préparer le meilleur demain. Aujourd'hui, on trahit tout, mais demain on rase gratis ! La combine commence à être frelatée !

En 1992, Jacques Delors : « Il faut voter oui, pour ne pas casser la dynamique, on se mettra ensuite au boulot pour l'Europe sociale ». Il s'agit toujours de la même promesse. Aujourd'hui François Hollande déclare « oui » au traité social pour lequel il faudra se battre dans les années à venir. L'acceptation de la constitution étant le préalable indispensable au combat pour un traité social.

Il est manifeste au contraire que l'Europe et le progrès social sont totalement incompatibles : car l'Europe actuelle est l'outil de la défausse politique et de l'usurpation démocratique, qui empêchent les peuples de choisir la voie du progrès.

Il faut donc que les Français sachent que, pour notre part, nous sommes parmi les rares à avoir la volonté de nous affranchir du cadre structurant, à l'échelle européenne et internationale, dans lequel les gouvernements successifs se sont fait prisonniers, pieds et poings liés, depuis plus de vingt ans.

Les retraites, les privatisations ? Le PS et les Verts ne peuvent pas avoir deux discours, un à Paris, un à Bruxelles ! Nous sommes, à gauche, les empêcheurs de tricher en rond !

Nous, MRC, si la droite privatise EDF-GDF, par exemple, nous aurons la volonté et l'ambition de préconiser sa renationalisation ! Comme nous devons avoir l'exigence de revendiquer la nécessaire entrée de l'Etat au capital de grands fleurons industriels en difficultés. Et si une telle politique se heurte aux préconisations européennes, nous devons avoir le courage de défendre la primauté de la souveraineté nationale sur toute contrainte européenne !

D'ores et déjà je préconise la création d'un comité de vigilance contre les privatisations, pour la défense et la modernisation des services publics. Un comité large ouvert à tous ceux qui refusent le renoncement, la capitulation.

Evidemment, une politique de sauvegarde de nos industries, de nos services, notamment publics, ne peut se faire à structure européenne constante.

Avec le traité de Rome, puis l'acte unique, le grand marché qui a vu le jour est une aubaine formidable pour le pouvoir financier mondialisé.

La conséquence du grand marché européen et de la libéralisation internationale des échanges fut rapide : avec le ralliement total au libre échangisme débridé, la Commission, alors présidée par Jacques Delors, dans le livre blanc de 1990 sur « la croissance, la compétitivité et l'emploi », a théorisé puis mis en pratique une remise en cause sournoise et forte de l'Etat providence et une flexibilité sans nuance.

Pour les européïstes, le salaire est l'ennemi de l'emploi. Il faut accroître les taux de profits et refaire de la rentabilité du capital le critère directeur de tout choix macro-économique. L'austérité salariale est le seul et unique moyen d'augmenter les profits des entreprises et, quand ça va mal, on licencie.

En France, cette rupture historique a été sauvage, la part de la masse salariale ayant perdu 10 points de pourcentage dans le PIB, passant de près de 70% il y a une vingtaine d'années à moins de 60% aujourd'hui. Autre indice, alors qu'en France de 1980 à 1998, la productivité a fait un bond en avant de 26%, le pouvoir d'achat salarié à structure constante n'a progressé que de 1% dans les entreprises de secteur marchand.

Cette politique, c'est celle des européïstes, de tous les européïstes ! En 1997 à Luxembourg, c'est l'« Europe rose » qui signe un passage à une phase supérieure de détricotage du modèle social Européen.

Naturellement, je n'oublie pas le traité de Maastricht créant l'euro et le pacte de stabilité. L'euro devait nous permettre de réussir beaucoup de choses. Regardez où nous en sommes en avril 2004. Le dollar est le sésame de toute politique américaine. Il descend ou il monte selon les seuls intérêts de l'Empire.

Le contre-poids, la protection de l'Europe monétaire ! Baratin ! Chacun sait à quoi s'en tenir aujourd'hui. Que sont devenues les riantes perspectives des Barre, Giscard, Guigou, Strauss-Kahn… ? Envolées !

Chacun le voit, c'est la déconstruction sociale totale qui est à l'œuvre. Notre rôle est clair : la dénoncer, et tracer la voie d'une authentique rupture. C'est en tous cas le sens de ma présence active au sein du MRC.

L'heure est venue de lancer une contre-offensive décisive contre l'ultra-libéralisme dont l'OMC et l'Union européenne sont les principaux fourriers. Il faut militer pour la renégociation de certaines clauses essentielles des traités.

Je conclurai, chers camarades, en parlant de notre MRC.

Certes, tout n'est pas facile, tout n'est pas rose. Mais il faut tenir et tenir bon.

Aux régionales et aux cantonales, dans beaucoup de départements et de régions, nous avons été malmenés, ignorés. C'est bien entendu en Franche-Comté que la crise et la bataille ont été les plus violentes et les plus injustes. Je veux dire à nouveau à Jean-Pierre Chevènement et à Christian Proust ma solidarité amicale.

Plus que jamais, nous devons compter sur nos propres forces. A nous d'agir, de militer, de proposer pour faire exister le MRC. C'est la condition unique pour peser et être respectés.

Maintenant, il y a les européennes. Que faire ? Etre présents, bien sûr. Les européennes sont l'occasion de proposer une alternative aux frères siamois que sont l'européïsme et le libéralisme.

Aujourd'hui les discussions avec le PCF et ses mouvances avancent. C'est, dans le contexte présent, la meilleure approche possible.

Et si, comme je l'espère, les Français sont appelés à se prononcer par référendum sur le projet de traité constitutionnel, nous devrons nous engager totalement dans cette bataille électorale.

Et puis il y aura trois ans. Trois ans de calme électoral. Je vous propose de voir ce calendrier comme une chance. Nous avons trois ans pour que notre mouvement réfléchisse, s'organise, se mobilise, se mette en ordre de bataille, pour livrer les grands combats de 2007, et le plus grand d'entre tous, l'élection présidentielle. Dès les prochaines semaines, il faut nous organiser. Mettre en place des groupes de travail thématiques. Organiser des sessions de formation des militants. Reprendre avec détermination un maillage territorial étroit. Réfléchir ensemble à la reformulation de notre discours et au choix de nos mots d'ordre.

Bref, nous n'avons pas devant nous le temps de l'extinction, mais celui de la mobilisation.

Nous mobiliser, plus que jamais, c'est un devoir. Nous le devons à nous mêmes. Au combat que nous menons depuis longtemps et qui garde tout son sens. Nous le devons à la vérité, parce que si non personne ne la dira. Nous le devons à la France, parce que sans nous personne ne la défendra.

Georges Sarre est maire du XIe arrondissement de Paris, président du club Laïcité et porte-parole du MRC.

 


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Comité d’initiative pour une ALTERNATIVE CITOYENNE

Déclaration envoyée à la Direction du PCF, de la LCR et aux portes paroles de la liste 100% alter mondialistes

Sur les élections européennes

 L’appel « tous ensemble pour une autre Europe » a réuni à ce jour 260 signatures venues de toute la France. Il manifeste le sentiment partagé de la nécessité et de l’urgence du rassemblement des forces anti-libérales pour la construction d’une autre Europe. Il réaffirme,  à contrario, les dangers d’une dispersion de ces forces qui ne favoriserait que les stratégies de bi polarisation de la vie politique alors qu’il s’agit aussi de confirmer et d’amplifier le rejet de la droite signifié aux régionales. et de poursuivre une démarche de transformation de la politique.

Or nous sommes aujourd’hui dans une situation de division qu’il convient de dépasser. Tout va se décider dans les jours qui viennent.

Les bases d’un rassemblement existent. Nous considérons comme un bien commun le document collectif « Charte pour une Europe citoyenne ». Cette Charte résulte, en effet, des travaux de plusieurs organisations et personnalités. Ce texte est appropriable par tous pour débattre et délibérer pour une Europe de l’égalité, de la paix et de la démocratie.

Les bases d’un rassemblement existent dans le refus partagé d’un projet de constitution européenne destiné à institutionnaliser le libéralisme le plus sauvage.

Les bases de ce rassemblement existent enfin dans la volonté affirmée par les uns et par les autres, de donner dans cette élection, toute leur place aux forces les plus diverses, issues du mouvement syndical, social, citoyen et alter mondialiste.

Ce rassemblement peut et doit avoir lieu dans des listes antilibérales et pour une autre Europe constituées sans exclusive aucune à l’égard de quel que type d’organisation que ce soit et sur la base de quelques principes qui seront, pour Alternative citoyenne, les conditions d’un engagement collectif :

  1. Aucun compromis sur l’égalité des droits civiques et sociaux, ni aucun compromis avec les positions souverainistes et ceux qui les ont soutenues.
  2. Un partage des têtes de listes régionales représentatif de toutes les forces rassemblées donc 4 sur 7 en métropole pour des candidats issus des mouvements sociaux, citoyens ou alter mondialistes.
  3. La parité femmes-hommes jusque dans les têtes de listes.
  4. Des listes et des têtes de listes représentatives de la diversité d’origine de la population française et de la diversité des générations.
  5. Une conduite de la campagne réellement partagée co-animée par toutes les composantes de la liste.

Nous prendrons, dans les jours qui viennent, toutes les initiatives pour que de telles listes voient le jour. Nous en appelons à la responsabilité de tous, responsables et militants de toutes les organisations et collectifs, notamment ceux de la LCR, du PCF et du collectif pour des listes « 100 % alter mondialistes », de tous les militants attachés au rassemblement des forces antilibérales pour une autre Europe.

Sur la base des réponses qui nous seront données, nous nous déterminerons le 4 mai.

Le 29 avril 2004

 


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1
Tous ensemble pour une autre Europe
 

La sixième élection au Parlement européen du 13 juin prochain sera une échéance décisive. Elle est l'affaire de tous.

Pour des millions d'européens, l'Europe qui se construit depuis un demi siècle loin du regard des peuples, est aujourd'hui un instrument de casse sociale, de déréglementation économique, de mise en pièce des services publics, de dessaisissement démocratique. C'est l'incarnation même de l'hégémonie brutale d'une pensée unique et du mépris des peuples. Le projet de constitution qui entend graver dans le marbre les dogmes du libéralisme est le point d'orgue d'une Europe de la finance souveraine.

Mais pour des millions d'européens, l'Europe a désormais aussi un autre visage : celui des mobilisations sociales et altermondialistes européennes, celui des rassemblements populaires pour la paix, contre la guerre et le terrorisme, celui des forums sociaux de Florence en 2002 et de Paris Saint-Denis-Bobigny-Ivry en 2003.

Face aux inégalités, aux exclusions, à la xénophobie, à toutes les discriminations, au patriarcat, cette Europe là est porteuse d'espoir, de solidarité, et d'égalité de droit. Cette Europe là est porteuse d'exigence de nouvelles conquêtes démocratiques et sociales et de nouvelles libertés.

Ni Europe puissance ni Europe forteresse, cette Europe là, terre d'accueil ouverte sur le monde, est porteuse de paix sur une planète déchirée par la mondialisation capitaliste.

Cette Europe là est porteuse d'une exigence écologique et peut jouer un rôle décisif dans la prise en compte de l'urgence planétaire.

C'est cette Europe qui doit se faire entendre le 13 juin pour porter et faire vivre ses exigences au parlement européen avec toutes les forces sociales et citoyennes et prolonger le rejet de la politique néo-libérale et de la droite qui s'est déjà exprimée ce printemps en France et en Espagne. C'est cette Europe populaire en construction qui doit dire non au projet de constitution néo-libérale.

En France, en particulier, les élections régionales ont ouvert une situation politique nouvelle. Les élections européennes doivent marquer une nouvelle étape du rassemblement de forces sociales, citoyennes et politiques, représentatives de la population française, et européenne dans toute sa diversité, travaillant ensemble tant à la résistance qu'à la construction commune de perspectives politiques.

Il est de notre responsabilité à tous, responsables politiques, syndicaux, associatifs, animateurs de réseaux citoyens de donner à ces exigences la plus grande force possible à l'occasion du scrutin du 13 juin.

C'est pourquoi nous appelons les forces antilibérales engagées dans la construction d'une autre Europe pour un autre monde, les plus diverses et les plus nombreuses possibles, à tout mettre en œuvre afin de se rassembler sur des listes de véritable alternative européenne dans toutes les circonscriptions.


signataires

Etienne Adam conseiller municipal de Caen ANPAG, Corinne Angelini, maire-adjointe, Tonio Aniesa, militant associatif, Mouloud Aounit, conseiller régional d' Ile de France, Clément Aumeunier, étudiant, responsable d'association politique, Hamida Ben Sadia, responsable associative, Gilles Bénard, Collectif exilés 10e, Abdelhalim Benassem, formateur, Tarek Ben Hiba, militant associatif, Alain Bertho, sociologue, Jean-Jacques Boislaroussie, les Alternatifs, Jean Brafman, conseiller régional d'Ile de France, Patrick Braouezec, député, maire de Saint-Denis, Bruno Cadez, Journaliste, Hilda Carrera, militante associative, Pierre Cellot, responsable associatif (Sport),dirigeant d'entreprise, animateur social, Jean-Christophe Chaumeron, syndicaliste, Pierre Cours Salies, sociologue, Françoise Diehlman, militante associative, Philippe Fraix, militant des Alternatifs, ancien conseiller municipal de Châteaubriant (Loire-Atlantique).Yves Fuchs, militant associatif, Claudie Gillot-Dumoutier, maire-adjointe, Pierre Gineste, Jean Louis Griveau, les Alternatifs Douarnenez (29), Conseiller Municipal, Serge Guichard, réseau migration et citoyenneté du PCF, adjoint au maire de Palaiseau, Jean-Pierre Guily, architecte/ responsable association sportive, Didier Helion, militant PCF, Dordogne, Edouard Hesser, Alain Joffre, syndicaliste enseignant 07, Manu Karmazyn, cuisinier chômeur et militant associatif (Montagnac, Hérault) , François Labroille, syndicaliste, conseiller régional d'Ile de France, Guy Lavrat, maire et conseiller général honoraire de Migennes, Laurent Lévy, avocat, Patrice Leclerc, conseiller général des Hauts de Seine, Thomas Lemahieu, journaliste, Bernard Loche, journaliste, Marc Mangenot, économiste, Alain Marcu, les Alternatifs 93, Fernanda Marrucchelli, responsable associative, Roland Mérieux, les Alternatifs, Madjid Messaoudène, cadre territorial, François Meyroune, enseignant, Danielle Montel, pharmacologue centre de recherches du médicament Aventis Romainville Jean Francois Pellissier, maire adjoint Paris 13è, les Alternatifs Jacques Perreux, vice-président du conseil général du Val de Marne, Pierre Quay-Thevenon, maire adjoint (PCF), militant associatif, Jean-Marie Robert, militant Alternatif du Morbihan, Daniel Rome, militant d'éducation nouvelle, Jean Claude Ruas, militant association culturelle Yves Sabourdy, universitaire, Mohamed Smida, Militant associatif, Azzédine Taibi, conseiller général de la Seine-Saint-Denis, adjoint au maire de Stains, Jean Thierry, Gisèle Thierry, Francis Thill, militant associatif - Longwy, Raymond Vasselon, Forum des réseaux citoyens, Saint-Etienne, Annick Verdu, pharmacologue centre de recherches du médicament Aventis Romainville, Claire Villiers, syndicaliste, vice-présidente du conseil régional d'Ile de France, Louis Weber, syndicaliste, Nadia Younessi, militante associative, Philippe Zarifian, sociologue, Pierre Zarka, PCF, Malika Zediri, militante associative, conseillère régionale d'Ile de France

Pour vous joindre à cet appel

ensembleautreeurope@club-internet.fr

 

 


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