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RésistanceS :
Logement
Mise
à jour le
24 juin 2004 |
Sommaire |
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L’ensemble
du
territoire
régional
«
zone
hors
expulsion
locative
dont
aucune
personne
ou
famille
ne
sera
expulsée
pour
des
raisons
économiques
ou à
cause
des
effets
de
l’insécurité
sociale.
»
Courrier
du
groupe
communiste,
alternative
citoyenne,
républicain
du
Conseil
régional
d’Ile-de-France
au
Président
de
l’assemblée,
Jean
Paul
Huchon.
Il
s’agit,
comme
la
liste
« La
gauche
populaire
et
citoyenne
» en
avait
pris
l’engagement
avant
les
élections
et
durant
la
campagne
électorale,
de
faire
positionner
le
Conseil
régional
pour
l’exigence
d’un
arrêt
des
expulsions
locatives._______________________________________________________________________________________________________________________
Le
Président
Groupe
CACR
Jean-Paul
HUCHON
Président
du
Conseil
Régional
D’Ile-de-France
Paris,
le
28
avril
2004
Monsieur
le
Président,
La
sanction
infligée
lors
des
élections
régionales,
au
gouvernement
de
droite
et à
sa
politique
méprisante
et
destructrice
de
nos
meilleurs
atouts
sociaux
revêt
une
importante
signification
politique.
Par
leurs
votes,
les
Franciliennes
et
les
Franciliens,
ont
exprimé
comme
jamais
leur
mécontentement
et
leur
colère.
La
politique
gouvernementale
maintient
son
cortège
d’exclusions.
Depuis
le
15
mars,
la
trêve
hivernale
pour
les
expulsions
locatives
a
pris
fin.
Des
hommes,
des
femmes,
des
familles
sont
privés
du
droit
fondamental
au
logement.
Le
relogement,
pourtant
prévu
par
la
loi
Aubry
de
1998,
n’est
pas
respecté
!
Dans
notre
région,
alors
qu’il
manque
près
de
300
000
logements,
les
représentants
de
l'Etat
n’ont
eu
de
cesse,
en
2003,
que
de
multiplier
les
expulsions
dans
les
différents
départements.
La
période
qui
s’ouvre
est
donc
pleine
d’inquiétude
pour
des
centaines
de
familles.
Elus
régionaux,
nous
considérons
qu’il
est
de
notre
devoir
de
refuser
les
expulsions
locatives
pour
raisons
économiques
sur
notre
territoire,
pour
protéger
nos
concitoyens
de
l'insécurité
sociale.
Il y
a
urgence
à
faire
d'autres
choix
politiques
et
d'avoir
du
courage
pour
stopper
la
spirale
de
la
précarité,
de
la
pauvreté,
de
l'exclusion.
Considérant
que
ces
mesures
d’expulsion
sont
totalement
inhumaines,
injustes,
inadmissibles
et
ne
prennent
pas
en
compte
les
difficultés
que
rencontrent
les
personnes
(licenciement,
difficultés
familiales,
surendettement…),
Considérant
que
ces
expulsions
portent
atteinte
à la
santé,
à
l’éducation,
à la
sécurité
des
enfants
et
ne
respectent
pas
la
convention
internationale
des
droits
de
l’enfant,
Considérant
que
l’insécurité
sociale
peut
toucher
chacun
des
administrés
et
les
amener
à
l’expulsion,
Considérant
alors
que
ces
mesures
sont
prises
à
l’encontre
de
ces
personnes
et
sont
de
nature
à
troubler
l’ordre
et
la
tranquillité
publique,
Considérant
que
le
droit
au
logement
est
un
droit
fondamental
reconnu
par
les
lois,
Nous
vous
demandons,
Monsieur
le
Président,
de
présenter
un
projet
de
délibération
à la
prochaine
séance
régionale
pour
engager
l’institution
régionale
dans
une
lutte
contre
l’exclusion
du
logement
en
déclarant
L’ensemble
du
territoire
régional
«
zone
hors
expulsion
locative
dont
aucune
personne
ou
famille
ne
sera
expulsée
pour
des
raisons
économiques
ou à
cause
des
effets
de
l’insécurité
sociale.
»
Cette
prise
de
position
de
notre
assemblée
pourrait
être
un
point
d’appui
pour
faire
du
logement
une
grande
cause
régionale
et
apporter
une
première
réponse
politique
à
cette
urgence
humaine
et
sociale.
Sans
intervention
publique
forte,
la
situation
est
amenée
à se
dégrader
encore.
C’est
la
raison
pour
laquelle
il
nous
semble
urgent
d’envisager
la
création
d’un
service
public
national
du
logement
et
de
l'habitat,
comme
un
premier
pas
vers
une
véritable
sécurité
sociale
du
logement.
Recevez,
Monsieur
le
Président,
mes
meilleures
salutations.
Gabriel
MASSOU
Président
du
Groupe
CACR |
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Les
maires
anti
expulsions
locatives
persistent
et
signent
(et
appellent
à
signer)
Déclaration
de
Bernard
BIRSINGER,
Maire
de
BOBIGNY
et
Michel
BEAUMALE,
Maire
de
STAINS,
Suite à
la
décision
de
suspension
des
arrêtés
déclarant
les
villes
« zones
interdites
» aux
expulsions
locatives
Alors
que ce
matin,
les
recalculés
ASSEDIC
de
Marseille
apprenaient
leur
victoire,
au même
moment,
le Juge
des
référés
du
tribunal
administratif
de
Cergy-Pontoise
a
accordé
par
ordonnance
à M. le
Prefet
de la
Seine-Saint-Denis
sa
demande
de
suspension
de nos
arrêtés
pris à
la
mi-mars.
Nous ne
pouvons
que
nous
insurger
contre
un tel
jugement
qui n'a
hélas
pris en
compte
que les
arguments
soutenus
par M.
le
Préfet
alors
que des
milliers
de gens
souffrent
du
mal-logement.
Les
plaidoiries
des
avocats
qui
s'appuyaient
sur les
législations
nationales
et
européennes
relatives
à la
lutte
contre
les
exclusions,
au
droit
au
logement,
au
droit
de
l'enfant,
aux
obligations
de mise
en
ouvre
et de
responsabilités
des
politiques
publiques
et de
l'Etat,
validaient
le sens
des
arrêtés.
De
plus,
ces
arrêtés
n'étaient
pas
contraires
au
pouvoir
de
police
des
maires.
Aucun
de ces
arguments
n'a été
retenu
par le
Juge.
La
décision
de
suspendre
les
arrêtés
anti-expulsions
découle
d'une
procédure
en
référé.
Ils ne
sont
donc
pas
annulés
et
seront
jugé
sur le
fond
prochainement.
Nous
considérons
que ces
arrêtés
sont
aussi
un
moyen
juridique
de
faire
avancer
cette
grande
question
de
société,
qui
doit au
21ème
siècle
ne
laisse
personne
indifférent.
N'en
déplaisent
à
certains,
nous
considérons
être de
notre
devoir
de
Maire,
de
refuser
les
expulsions
locatives
pour
raisons
économiques
sur
notre
territoire,
pour
protéger
nos
concitoyens
de
l'insécurité
sociale.
C'est
un acte
politique
et il y
a
urgence
à faire
d'autres
choix
politiques
et
d'avoir
du
courage
pour
stopper
la
spirale
de la
précarité,
de la
pauvreté,
de
l'exclusion.
Il
s'agit
aujourd'hui
de
continuer
notre
combat
pour
faire
vivre
le
droita
u
logement
pour
tous
dans
notre
pays.
Malgré
cette
décision
de
suspension
de nos
arrêtés,
nous
nous
félicitons
de la
dynamique
enclenchée.
D'autres
municipalités
ont
pris
des
arrêtés
similaires.
L'appel
national
que
nous
avons
lancé,
suscite
en très
vif
intérêt.
Cependant,
le
drame
de
l'exclusion,
par la
privation
de
logement
continu.
C'est
indigne
sur le
plan
humain
certes,
mais
aussi
sur les
plans
moral
et
juridique.
Nous
appelons
les
maires,
les
élus,
les
associations,
les
citoyens
à
poursuivre
la
mobilisation
sous
des
formes
variées
et à
l'amplifier
pour
que le
logement
devienne
une
grande
cause
nationale
et que
soient
reconnus
par
l'Etat
les
critères
invoqués
dans
nos
arrêtés.
Une
coordination
nationale
contre
les
expulsions
se
réunira
dans
les
semaines
à
venir.
De
plus,
les
maires
concernés
demandent
une
entrevue
à M.
Borloo,
Ministre
chargé
de la
cohésion
sociale
et une
entrevue
avec M.
le
Préfet
de la
Seine
Saint
Denis.
Enfin,
M.
Birsinger
et M.
Beaumale
feront
appel
de ce
premier
jugement.
Fait à
Bobigny,
le
jeudi
15
avril
2004
(lire
le
moratoire)
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Appel des
Collectifs et Coordinations
des Travailleurs Sociaux
d’Ile de France pour le
Droit au Logement pour Tous
Le droit au logement est un
droit fondamental. Les
mauvaises conditions de
logement, l’absence de
logement, mettent en cause
la vie familiale ; portent
atteinte à l’intégrité des
personnes, à leur santé
physique et mentale ;
s’opposent à
l’épanouissement et à la
réussite scolaire des
enfants, et souvent, au
maintien ou à l’accès à
l’emploi des adultes.
Depuis des années,
l’insuffisance de
structures et de moyens, le
manque de cohérence et
l’inadéquation des
dispositifs, le
morcellement des politiques
publiques, le désengagement
des pouvoirs publics, de
certaines municipalités et
de l’Etat en particulier,
l’absence totale de
politique du logement
social à long terme, sont
responsables de la pénurie
de logements et de
structures d’hébergement,
digne de ce nom. Nous,
travailleurs sociaux, ne
disposons que de très peu
de moyens, souvent
inadaptés, pour permettre
l’accès à un logement. Nous
manquons dramatiquement de
solutions à proposer en
matière d’hébergement
provisoire notamment pour
les plus précarisés et nous
ne pouvons pas remplir les
missions qui nous sont
confiées.
Nous refusons :
d’être instrumentalisés et
de cautionner ce déni de
droit et cette politique
incohérente qui vise à
exclure toute une partie de
la population, à
criminaliser la pauvreté ;
d’être coupables, en
tournant le dos à la
prévention et, en
participant à une mauvaise
gestion des fonds publics.
Nous voulons être entendus
à la fois comme témoins
directs de la misère
engendrée par la pénurie de
logements et de solutions
d’hébergement, et aussi que
notre parole soit prise en
compte dans l’élaboration
des politiques sociales.
Nous demandons que soit
affirmée et mise en œuvre
la volonté politique de
remédier à la pénurie de
logements et d’assurer un
logement décent pour tous.
Dès à présent, nous sommes
mobilisés pour imposer des
mesures d’urgence et un
débat pour la construction
d’une véritable politique
du logement social à long
terme. Nous voulons la mise
en place d’une table ronde
de tous les décideurs (au
niveau local, régional et
national) et des acteurs de
terrain (travailleurs
sociaux et associations).
Organisés en collectif, ou
coordination, nous avons
interpellé les responsables
politiques départementaux
et nationaux ; des
délégations ont été reçues
par Monsieur Huchon
(président du conseil
régional d’Ile-de-France),
par Madame de La Bretesh
(chargée de mission auprès
de Monsieur de Robien), par
Madame Chomette (chargée de
mission auprès de Madame
Versini). A ce jour, seuls
les élus de Paris (Madame
Stievenard et Monsieur Mano
rencontrés le 15 octobre
2003) ont adressé un
courrier au préfet de
région pour demander
l’organisation de la table
ronde que nous réclamons.
Cinquante ans après l’hiver
1954, la situation du
logement est toujours
alarmante. Le logement doit
être reconnu cause
nationale, un moratoire des
expulsions doit être
prononcé.
Les Collectifs et
Coordinations des
Travailleurs Sociaux
d’Ile-de-France pour le
Droit au Logement pour Tous
vous proposent de venir à
une réunion : mardi 6
janvier 2004, à 18 h 30, à
la Bourse du Travail, 3 rue
du Château-d’Eau, 75010
Paris, afin que tous
ensemble, nous
réfléchissions aux moyens
appropriés pour que la
journée du 2 février 2004
soit une journée de
mobilisation, l’occasion de
lancer un nouveau cri
d’alarme et le point de
départ de nombreuses
actions communes.
Les Collectifs et
Coordinations des
Travailleurs Sociaux d’Ile
de France pour le Droit au
Logement pour Tous (CGT Services publics parisiens ; SUD
Santé-social privé ;
CGT-ASE ; CGT-USD Santé
action sociale de Paris ;
SNPES-PJJ / FSU ; FO CASVP ;
CGT-CASVP. CGT ; CFDT
Interco93 ; CFDT Santé
Sociaux ; SNPES ; PJJ/FSU
93 ; SNUAS-FP (SUD) ; SUD
Santé sociaux ; SUD SSAE
Non syndiqué( e) s)
Collectif parisien des
travailleurs sociaux pour
le Droit au Logement
C/O CGT SSP ; Syndicat des
Cadres
Bourse du Travail – 3, rue
du Château d’eau – 75010
PARIS
Tél. : 01 44 84 50 50
E-mail :
colparistslog@voila.fr
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L’événement
/
Société
http://www.politis.fr/article826.html
Cinquante ans
après l’appel de l’abbé
Pierre
Xavier Frison
Le 1er février 1954, par un
appel célèbre d’une rare
intensité, l’abbé Pierre
posait le problème du
logement social. L’énorme
effort de construction qui
a suivi a permis
d’améliorer la situation.
Mais l’élan s’est brisé sur
la crise économique et
l’explosion du chômage.
« Mes amis, au
secours... ».
Le 1er février 1954, au
coeur de l’un des hivers
les plus rigoureux du
siècle, une voix inconnue
touche la France. « Une
femme vient de mourir
gelée, cette nuit... »
Au journal de 13 heures,
Henry Grouès, dit l’abbé
Pierre, lance son
« insurrection de la
bonté » des studios de
Radio Luxembourg,
provoquant un élan de
solidarité gigantesque
envers les sans-abri de
France. Le cri de l’abbé
Pierre (voir encadré)
entraîne l’adoption d’une
loi interdisant toute
expulsion de personnes
insolvables pendant les
mois d’hiver. Mais
l’électrochoc du fondateur
d’Emmaüs déclenche surtout
la construction de millions
de logements neufs à loyer
modéré. Un effort sans
précédent qui sera
poursuivi pendant vingt
ans. Le chantier, il est
vrai, est colossal.
En 1954, neuf ans
après la fin de la Deuxième
Guerre mondiale, la
situation de l’habitat est
critique : il manque au
moins quatre millions de
logements et 90 % de ceux
existant ne possèdent ni
douche, ni baignoire.
L’immédiat après-guerre
avait déjà plongé la France
dans une crise généralisée.
La pénurie fait rage, les
cartes de pain sont
prolongées jusqu’en 1949,
et les équipements comme
les hôpitaux ou les écoles
manquent cruellement. Le
logement ne fait pas
exception à la règle. Aux
bombardements, responsables
de la destruction ou de la
dégradation d’un million et
demi de logements, s’ajoute
l’exode rural massif mal
anticipé, avant-guerre, par
les gouvernements de la
IIIe République. Le blocage
des loyers décourage
l’investissement, si bien
que le parc de logements
est insuffisant et vétuste.
Le début des années 1950
marque le commencement des
Trente Glorieuses. Taux de
croissance de 5 % par an,
hausse continue du pouvoir
d’achat et frénésie de la
reconstruction drainent une
main-d’oeuvre immigrée de
l’intérieur et de
l’extérieur qu’il faut
loger. Les Habitations à
bon marché (HBM) deviennent
Habitations à loyer modéré
(HLM). En 1953, le ministre
de la Construction du
Président Vincent Auriol,
Pierre Courant, fixe
l’objectif de 240 000
logements à construire tous
les ans. La même année, les
entreprises de plus de 10
salariés sont contraintes
de verser 1 % de leur masse
salariale à la réalisation
de logements sociaux. Le 1
% Logement est né mais cela
ne suffit pas.
Car, en ce début 1954,
la France a d’autres
priorités que les
sans-logis. Une grande
partie des forces et des
ressources du pays sont
mobilisées par l’effort de
guerre en Indochine, où
l’armée française s’est
embourbée. La mobilisation
populaire suscitée par
l’appel de l’abbé Pierre
contraint le gouvernement à
revoir sa copie. À partir
de 1956, 300 000 logements
sont construits
annuellement mais la
pénurie s’aggrave : il en
manque encore 4 millions en
1958. Les « événements
d’Algérie », comme on
disait alors, et le
rapatriement des
pieds-noirs va exacerber le
problème. Construire
rapidement pour un coût
minimum devient une
priorité. Les grues
installées sur des voies
ferrées élèvent les blocs
de béton de part et d’autre
d’immenses immeubles
rectangulaires. Les barres
qui émaillent le paysage
urbain français sont nées.
Aujourd’hui décriés,
ces grands ensembles
représentent à l’époque un
progrès considérable. Au
confort nouveau des
appartements s’ajoute un
esprit de solidarité et de
convivialité aidé par un
taux de chômage très
faible. Mais ces nouveaux
quartiers sont enclavés,
loin des centres-villes et
de leurs aménagements. À
partir des années 1960, 195
« zones à urbaniser en
priorité » (ZUP) seront
construites, représentant
2,2 millions de logements.
1973 est une année record
avec 556 000 logements
construits en France. Le
dernier bidonville, sur les
400 recensés en 1970, est
éradiqué en 1976.
C’est pourtant de
cette période que l’on peut
dater le retournement de
l’opinion à l’égard des
grands quartiers d’habitat
social. L’enthousiasme des
débuts s’effondre devant la
dégradation des logements
et du cadre de vie. Ceux
qui en ont les moyens
quittent peu à peu les
grands immeubles, poussés
par les facilités d’accès à
la propriété. Ils y sont
encouragés par toutes
sortes de mesures et
notamment l’essor des
« villes nouvelles », qui
ont pour objectif d’offrir
tous les équipements
nécessaires à leurs
habitants. Ils sont
remplacés par des
locataires plus modestes,
souvent d’origine
étrangère : la décision
prise par Valéry Giscard
d’Estaing de « suspendre
l’immigration » en 1974
est contredite par le
regroupement familial
instauré en 1976. Pour la
première fois, le problème
de la mixité urbaine se
pose.
Jusqu’ici la bonne
tenue relative du marché de
l’emploi masquait les
faiblesses des logements
sociaux. La crise d’octobre
1973 bouleverse la donne.
Par solidarité avec
l’Égypte et la Syrie en
difficulté dans la guerre
du Kippour, l’organisation
des pays exportateurs de
pétrole fait exploser le
prix du baril, couplé à une
baisse de la production.
L’économie s’effondre et
l’inflation galope. De 450
000 en 1974, le nombre de
chômeurs passe à 900 000
fin 1975 et 1 650 000 en
1981, à la fin du septennat
de Valéry Giscard
d’Estaing. En 1977, une loi
initiée par Raymond Barre
institue les prêts
d’accession à la propriété
(PAP) et l’aide
personnalisée au logement (APL),
qui allège les loyers en
fonction du revenu des
locataires. Il s’agit
désormais de valoriser
l’image du logement social,
de freiner la dégradation
du cadre de vie et
d’enrayer la disparition de
la mixité sociale.
Malgré ces mesures, la
baisse drastique des
constructions de logements
sociaux et la hausse
continue du chômage
détériorent la situation.
Les « nouveaux pauvres »
font la Une des médias.
L’abbé Pierre, oublié par
le grand public et tout
entier dévoué à ses
Compagnons d’Emmaüs,
remonte au créneau en 1984.
C’est désormais à la
télévision qu’il interpelle
les hommes politiques de
droite comme de gauche. Le
23 novembre, au palais des
congrès de Paris, il lance
la Banque alimentaire. Le
Noël de l’abbé Pierre,
grande campagne contre la
pauvreté, marque l’échec
d’une politique du logement
social incapable de
résister aux bourrasques de
la crise économique.
En 1990, la loi Besson
est votée. Le texte du
ministre du Logement de
François Mitterrand stipule
que « toute personne ou
famille éprouvant des
difficultés particulières
[...] a droit à une
aide de la collectivité
[...] pour accéder à un
logement décent ». Les
contrats de ville,
instaurés à partir de 1993
et destinés à améliorer la
situation de quartiers
particulièrement touchés
par les problèmes sociaux,
sont plus efficaces mais ne
résolvent pas tout. Les
foyers bénéficiaires de l’APL
passent de 1,6 million en
1986 à 2,7 millions en
1995, conséquence directe
de la paupérisation d’une
partie de la population.
L’imagination
législative ne peut
toutefois suppléer à la
hausse vertigineuse des
loyers dans les grandes
villes de France, de plus
en plus inaccessibles pour
les nombreux salariés
précaires. Dans la France
des années 2000, la
restructuration des grands
quartiers d’habitat social
devient un impératif, à
coup de démolitions
spectaculaires. Encore
faut-il reconstruire un
nombre de logements
équivalent, aux mêmes
tarifs. Dernière tentative
en date de rétablir un
minimum de mixité sociale,
la loi relative à la
Solidarité et au
renouvellement urbain (SRU)
de décembre 2000 exige des
agglomérations de plus de
50000 habitantsqu’elles
proposent au moins 20 % de
logements sociaux. Pour
nombre d’entre elles, c’est
encore trop. Elles
préfèrent payer des amendes
plutôt que d’accueillir une
population synonyme de
problèmes à leurs yeux.
Évoquant son appel du
1er février 1954, dans
Et les autres ?, le
mensuel de sa fondation,
l’abbé Pierre reconnaît :
« J’étais surtout loin
d’imaginer que cinquante
ans plus tard des familles
en France, avec de jeunes
enfants, dormiraient
toujours dans la rue. »
C’est sans doute la raison
pour laquelle son appel
historique résonne toujours
au présent.
Lire l’ensemble de nos
entretiens et reportages
dans Politis n° 786
http://www.politis.fr/article826.html
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Appel pour
un moratoire sur les
expulsions locatives.
Suite à l’arrêté déclarant
la ville de BOBIGNY
« zone hors expulsion
locative et aucune personne
ou famille ne sera expulsée
pour des raisons
économiques ou à cause des
effets de l’insécurité
social »,
le tribunal administratif
de Cergy Pontoise
a assigné cette commune en
référé. Dans ce
département, comme dans
l'ensemble du pays, toutes
les conditions sont créées
pour que les expulsions se
succèdent à un rythme
soutenu. J’appelle tous les
élus de notre pays à faire
vivre cet arrêté sous
toutes les formes
souhaitées afin de
s’opposer concrètement à
ces mesures inhumaines et
de créer les conditions
d’un véritable débat.
Bernard BIRSINGER,
Maire de Bobigny
Je vous invite à être
signataire de cet
« arrêté » et à le faire
vivre.
Objet : expulsions
locatives sur l’ensemble du
territoire national
Français. Pour un moratoire
sur les expulsions
locatives.
LE MAIRE DE BOBIGNY,
LES PERSONNALITES SUIVANTES
…
Vu
les articles L2211-1 et
suivant du Code Général des
Collectivités
Territoriales,
Vu
la loi n° 98-657 du 29
juillet 1998 d’orientation
relative à la lutte contre
les exclusions,
Considérant
qu’à partir du 15 mars
2004, la trêve hivernale
pour les expulsions
locatives prend fin. Des
hommes, des femmes, des
familles seront alors
privés du droit fondamental
au logement, le relogement
pourtant prévu par la loi
n’étant pas respecté,
Considérant
que perdre son logement
entraîne la perte de tous
ses droits, les personnes
concernées étant dans
l’impossibilité de se
réaliser tant
professionnellement, que
familialement,
Considérant
que ces mesures d’expulsion
sont totalement inhumaines,
injustes, inadmissibles et
ne prennent pas en compte
les difficultés que
rencontrent les personnes
(licenciement, difficultés
familiales,
surendettement…),
Considérant
que ces expulsions portent
atteinte à la santé, à
l’éducation, à la sécurité
des enfants et ne
respectent pas la
convention internationale
des droits de l’enfant,
Considérant
que l’insécurité sociale
peut toucher chacun des
administrés et les amener à
l’expulsion,
Considérant
alors que ces mesures sont
prises à l’encontre de ces
personnes et sont de nature
à troubler l’ordre et la
tranquillité publique,
Considérant
que le droit au logement
est un droit fondamental
reconnu par les lois,
ARRETENT
Article 1 :
L’ensemble du territoire
national est déclaré zone
hors expulsion locative et
aucune personne ou famille
ne sera expulsée pour des
raisons économiques ou à
cause des effets de
l’insécurité sociale.
Pour communiquer
votre engagement autour de
cet arrêté, vous pouvez
joindre
Olivier Valentin par fax
au
01 41 60 94 66. Pour plus
de renseignements, vous
pouvez contacter :
Marie VERGNOL au 01 41 60
93 84
Olivier VALENTIN au 01 41
60 95 61.
email :
oli-valentin@netcourrier.com
ou
www.elus93.org
Signer l'appel
Premiers
signataires
Les Maires de Stains,
Bobigny, Villejuif, La
Courneuve, Couthenans,
Saint-Denis, Louvroil,
Montreuil..
Les personnalités
suivantes : Albert
Jacquart - Philippe
Villechalane, Président de
l'APEIS - François Bon,
Ecrivain - Danielle
Mitterand, France Libertés
- Annick Coupé, G10
solidaire - Jean Brafman,
Conseiller Régional -
Christian d'Agostino,
Président de l'ALJF-Ivry -
César Ottolini,
Coordonnateur des Habitants
International Coalition -
Michel Diard, Secrétaire
Général du Syndicat
National des journalistes
CGT - Arielle Denis,
Co-présidente du Mouvement
de la Paix - Christel
Keiser, Responsable de la
Fédération de
Seine-Saint-Denis du Parti
des Travailleurs - Roland
Castro, Architecte -
Jean-Michel Daquin,
Architecte - Manu Blasco,
Membre de la Coordination
Nationale de l'Union des
Etudiants Communistes -
Stéphane Paturey,
Secrétaire de la Section
PCF de Bonneuil sur Marne -
Thierry Dumez, Secrétaire
Général de l'Union
Départementale CGT93 -
Pascal Fournet, Secrétaire
Général de la Bourse
Départementale du Travail
du 93 - Marie-Christine
Barrault, Comédienne - Anne
Sylvestre, Chanteuse -
Philippe Merlant, Compagnie
NAJE
Après Bobigny, les maires
de stains, Saint-Denis,
Montreuil....ont déclaré
leur ville "zone interdite
aux expulsions"
Revalorisation des aides au
logement : Muguette
Jacquaint écrit à Gilles De
Robien - Allocation de
logement temporaire :
Robert Clément écrit à
Gilles De Robien
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