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Dernière modification :
24 juin 2004

 

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Echos
Mise à jour : 24 juin 2004

 

Echos, la rubrique des débats en cours.

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Un mauvais remède vaut-il mieux que pas de remède du tout ? par C Gaudier

Le projet de constitution européenne concocté par une commission présidé par Giscard d’Estaing dont chacun connaît les orientations devrait être adopté à la suite des élections européennes du 13 juin. Certains à gauche, les verts quasi unanimement et le PS du bout des lèvres se sont déjà prononcés pour l’adoption de ce projet. Embarrassés par le contenu de ce texte qui consacre largement les orientations libérales en leur donnant valeur constitutionnelle ils développent une argumentation qui relève plus de la rhétorique que de la politique. Elle tient en une phrase : « une mauvaise constitution vaut mieux que pas de constitution du tout ». on songe à la réaction du malade à qui le médecin expliquerait à son malade que le médicament qu’il lui propose est inefficace mais qu’en plus il pourrait bien lui être nuisible mais qu’il prescrit parce qu’un mauvais médicament vaut mieux que pas de médicament du tout. A en croire les Verts et certains et une partie du PS le fait constitutionnel lui-même serait donc plus important que le contenu de cette constitution. A l’appuis de cette thèse surprenante ils invoquent rien de moins que la première constitution de la France adoptée en 1791. L’argument est simple : cette constitution n’était pas parfaite loin de là, mais ce fut un acte fondateur qui permit des progrès considérables. A première vue l’argument pourrait être recevable, il est de fait que cette constitution comportait de nombreuse limite à la liberté que les révolutionnaires venaient de proclamer, mais en même temps elle marquait une rupture profonde avec l’ancien régime. Cet argument joue pourtant sur quelques confusions, le véritable texte fondateur, celui qui reste encore aujourd’hui dans les mémoires ne fut pas la constitution de 1791 mais bel et bien la Déclaration des droits de l’homme qui fut adopté en août 1789 et qui elle n’avait aucune valeur constitutionnelle mais dont la portée fut considérable. La Constitution de 1791 en reprenait l’esprit en l’affaiblissant considérablement et deux ans après il ne restait plus rien cette loi soi-disant fondatrice la révolution avait poursuivit son chemin sans faire plus de cas de cette constitution.

Avec cette argumentation on nous dit en clair que de même qu’en 1791 la sagesse était d’adopter une constitution imparfaite plutôt que revenir à l’ancien régime, aujourd’hui la sagesse nous commande d’accepter le projet Giscard plutôt que de revenir … à quoi au fait ? Que je sache en 1791 l’alternative était autre, l’ancien régime était d’hors et déjà abattu et la question n’était pas son retour mais bien la poursuite ou non de la révolution. Les Verts pencheraient-ils vers ceux qui en prônaient l’arrêt ? Car bien sûr le corollaire de cette argumentation est de dire nous qui sommes pour la constitution nous nous situons comme étant les héritiers des révolutionnaires de 1789 puis de 1791, ce qui sous-entend que les adversaires seraient eux des alliers objectifs de l’ancien régime. A moins d’avoir manqué d’attention lors de mes cours d’histoire, il m’avait semblé que parmi ceux qui combattirent la constitution de 1791 telle qu’elle fut rédigée figurait un certain Maximilien Robespierre dont on aura du mal à me faire croire qu’il fut un partisan de l’ancien régime. Car au passage on escamote les conditions dans lesquelles ce texte fut élaboré, débattu et adopté. La commission Giscard n’a rien de commun avec la Constituante issue des Etats Généraux. Elle n’émane d’aucune consultation populaire. Si tant est qu’il faille une constitution européenne, pourquoi y aurait-il une telle urgence à en adopter une ?  et pourquoi précisément celle-ci ?

 



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Dépolitiser" l'état ?

Beaucoup de choses ont déjà été dites sur le mode de scrutin concocté par Raffarin pour les élections européennes : son caractère anti-démocratique, la façon dont il tendait à bi-polariser les expressions politique entre  l'UMP et le PS... et je n'y reviendrais pas. La droite française nous a depuis longtemps habitué à des pratiques consistant à se fabriquer des modes représentation sur mesure qui n'avait d'autre but que de la favoriser, pourtant il faudrait se garder de ne voir dans la mise en place d'un scrutin régionale pour une représentation nationale qu'une simple manoeuvre destiner à augmenter son nombre de députés. C'est certes un de ses objectifs mais je ne crois pas que cela soit le seul, de même que je ne crois pas qu'il faille s'en contenter d'en souligner l'absurdité. Car si ce n'était pas si absurde que cela ? Et si derrière cette construction alambiquée il n'y avait pas une volonté à plus long terme ?

Il est peut-être bon de se rappeler ce qu'est l'état pour la droite ultra-libérale (D.L et Madelin) dont Raffarin est issu (je vous conseille de jeter un oeil sur leur site et leur liste de diffusion c'est édifiant). Loin d'être une émanation du corps social l'état est une excroissance parasitaire qui s'en nourrit et est un obstacle au libre développement. L'état est plus souvent décrit par le poids qu'il est sensé faire peser sur la société que par les fonctions qu'il assure. On met l'accent sur ses dépenses, l'état est dispendieux, qui sont autant de gaspillages, mais on fait silence sur par exemple les équipements. Il assez remarquable que dans ce discours l'état n'existe qu'au travers des fonctionnaires qui le représente, et qu'à les entendre on a parfois le sentiment que les ministres n'en feraient eux-mêmes pas partie. L'état est un ennemi qu'il faut abattre. Or il se trouve qu'en France l'état et la nation sont largement identifiés l'un à l'autre et pas seulement dans le domaine de la politique mais dans l'ensemble des domaines sociaux. L'état est à la fois le garant de l'égalité de chacun,

l'arbitre des conflits, il occupe une position central dans nos représentations.

Une des constantes du gouvernement Raffarin est que l'état ne fait pas de politique ! Que ce soit dans les mouvements des enseignants, dans les luttes sur les retraites, les intermittents du spectacles, les ministres ont déployé tous leurs efforts pour expliquer qu'ils n'avaient pas à intervenir.

Plus récemment, et cela me semble aller dans le même sens, les élections régionales se sont caractérisées par la non présence de l'état, pas ou pratiquement pas de campagne officielle, mais surtout aucun des appels au civisme auxquels nous étions habitués. Cela était d'autant plus surprenant que dans le même temps Raffarin préparait l'application de sa loi de régionalisation. On peut bien sûr penser qu'il s'agissait de dépolitiser les élections, mais si surtout il s'agissait de "dépolitiser" l'état ?

Il en est de même pour les européennes, l'état sera absent de la campagne. Cela lui sera d'autant plus facile que le scrutin est organisé régionalement. Je suis donc tenté de croire qu'outre les objectifs rappelés au début se mode de scrutin en poursuit un autre à plus long terme et qu'il est un élément de la stratégie de la droite ultra-libérale française pour retirer à l'état tout rôle central y comprit dans les représentations politiques des français. La France dont rêve Raffarin est un pays qui se pense comme un agglomérat de région mais surtout pas comme une nation.

 

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Etrange débat cristallisé autour de la personne de Mouloud Aounit  par C Gaudier

C’est un  bien étrange débat qui se cristallise autours de la personne de Mouloud Aounit et dans lequel les questions annexes finissent par prendre le pas sur ce qui était au départ le cœur du problème. Ce n’est sans doute pas fortuit. Avant qu’il ne s’enlise il est sans doute nécessaire de revenir à l’origine du débat.

Ce qui est posé au travers de la personne de Mouloud Aounit, c’est le sens même de la démocratie représentative, et pas simplement la question des enseignements à tirer de tel ou tel scrutin. Ce que monsieur Huchon semble avoir oublié c’est que le président d’une assemblée élue au suffrage universel n’est ni le dirigeant qu’une entreprise, ni le baron d’un fief. Pour autant qu’il ai un rôle dirigeant il ne le tient que parce qu’auparavant des électeurs ont fait des choix. C’est entre autre pour avoir oublié ce genre de vérité qu’un ancien premier ministre a perdu des élections. Mouloud Aounit n’a pas que je sache répondu à une offre d’emploi passée par monsieur Huchon mais a bel et bien été élu sur une liste pour siéger à une assemblée. A travers sa personne ceux qui sont bafoués c’est l’ensemble des électeurs qui se sont prononcés au premier tour pour cette liste où il figurait, non pas clandestinement, mais en tête pour le département de la Seine-Saint-Denis et au terme d’une campagne qu’il a largement animée. Ce qui apparaît c’est que monsieur Huchon se sent libre de tout engagement, vis-à-vis de ses colistiers d’une part, mais ce qui est plus grave, vis-à-vis de ses électeurs. Il est en Ile de France le parfait représentant d’une conception de la politique et du mandat électoral avec laquelle il nous faut définitivement rompre. Celle où l’on se fait élire avec un programme qui sera éventuellement mis en œuvre pour autant que la « conjoncture » le permette. Nous ne devons pas céder d’un pouce face à monsieur Huchon et a sa conception du pouvoir, non pas par goût de la polémique et de l’affrontement, pais tout simplement parce si nous avons pris des engagements ce n’est pas face à lui mis bien face à nos électeurs et que nous entendons les tenir. Ce débat ne doit pas être limiter à l’enceinte de l’assemblée régionale, car ce n’est pas nous que monsieur Huchon doit convaincre, mais nos électeurs et sans doute aussi les siens. Lire la suite

 


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