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Dernière modification :
24 juin 2004

 

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Américanitude
Mise à jour : 24 juin 2004

 

 

 

Américanitude
Approche psycho politique de l'identité américaine.

 
 

 

Hypothèse

 

La conquête des Amériques s’est faite au prix du génocide priméricain et de la déportation de dizaines de millions d’africains. Pour assumer psychologiquement leur barbarie, les colons européens pétris de religion ont élaboré tout un système idéologique de négation de l’humanité de leurs victimes. Durant cinq siècles, fut évincé de leur univers mental et du langage, tout se qui était susceptible de déboucher sur la reconnaissance de l’identité et donc des droits, des afroricains et des priméricains. Pour ne pas avoir à nommer l’autre, les colons européens ont renoncé à acquérir une identité. Cette structure mentale psychotique s’est culturalisée et généralisée à toutes les populations des Amériques et des Caraïbes. Elle est d’autant plus préoccupante qu’elle affecte principalement la mégalo puissance planétaire, seul pays au monde à n’avoir pas d’identité. Américain n’est pas une nationalité, c’est encore et toujours une spoliation !

 

 

Jalons

 

Psycho Politique

Toute entité humaine qu’il s’agisse d’un individu, d’un couple, d’une famille, d’une équipe de travail ou d’une société a une identité, une histoire et des traits culturels. Elle évolue dans un environnement essentiellement social. Elle peut être aux prises à des contradictions et des mal-être pouvant aller à la psychopathologie, L’Allemagne nazie, le Cambodge des khmers rouges, la Serbie ou le Rwanda ne sont que quelques exemples illustratifs de psychopathologies politiques.

Si l’approche psycho politique « psychologise » l’analyse politique, elle permet aussi en corollaire de " politiser " l’espace relationnel. Toute relation inter humaine au sein d’un couple, d’une famille, d’un groupe est porteur d’une dimension politique. En effet, les rôles des divers protagonistes d’une relation sont rarement similaires. On y retrouve la transplantation de l’univers idéologique dominant fait de sexisme, de soumission, de domination, d’aliénation, de partage inéquitable du travail et des richesses, d’inégale participation à la prise des décisions, bref de pouvoir. 

 

L’approche psycho politique n’a pas la prétention de constituer la seule grille de lecture des phénomènes politiques, mais elle nous apparaît pouvoir être un complément pertinent des autres disciplines. Les phénomènes sociologiques du fait de leurs genèses et leurs dynamiques interactives nécessitent pour leur pleine appréhension une pluralité d’approches.

 

A noter que la présente définition de la psycho politique correspond à une école de pensée militante, pas ou peu reconnue par la psycho politique mandarinale.

 

Américanitude

 

Le suffixe " itude " renvoie à la notion d’identité, d’où son utilisation par Aimé Césaire et Léopold Senghor à propos de la négritude.

L’objet de l’atelier est donc " l’identité américaine ". Le premier constat que l’on peut faire est que le terme " américain " est ambigu . Les uns l’utilisent pour définir ce qui se rapporte aux Etats Unis d’Amérique : " le président américain G.W Bush, le rêve américain, la suprématie américaine, etc ". D’autres font très justement remarquer que Lula da Silva, Fidel Castro et Hugo Chavez sont aussi des présidents américains et rappellent que les Amériques vont de la Terre de feu au détroit de Béring. De même, l’expression " Indien d’Amérique " est aussi absurde qu’" Esquimau du Sénégal " ! Certes, tout le monde connaît la confusion résultant de la recherche d’une autre route des indes. Mais 500 ans plus tard, pourquoi laisser perdurer ces équivoques ? A noter que le terme Amérindien, contraction d’ " indien d’Amérique ", n’est pas mieux approprié. Le plus remarquable dans ces ambiguïtés est leur reprise dans la totalité des langues de la planète !

Le drame de la conquête des Amériques par les Européens avec ses génocides, la destruction de plusieurs civilisations, la déportation de millions d’africains, la déstructuration de l’Afrique, la servitude durant des siècles des priméricains et des afroricains fut un séisme intercontinental. La réalité américaine actuelle résulte de ce passé. L’Europe ne doit pas oublier qu’elle fut le principal protagoniste et acteur de ce drame. Les autres acteurs, priméricains et africains, n’ont pas été consultés avant d’y participer et ni pour l’écriture du scénario.

 

Et là de s’interroger :

  • Qu’il y a-t-il comme réalité refoulée dans l’américanitude pour que l’inconscient collectif entretienne ces quiproquos ?  A quelles fonctions actuelles répond la permanence de ces ambiguïtés ? 

  • Si Américain n’est pas une nationalité, comment s’appellent les citoyens des USA ? Il n’existe pas d’appellatif précis et univoque pour les dénommer. Certains, en francisant l’expression Latina " estados unidense " utilisent les termes étasuniens ou états-uniens. Force est de constater que l’expression n’est pas en vogue. 

 

Aussi, il est proposé d’utiliser au sein de l’atelier :

  • Américain pour désigner l’ensemble de la zone des Amériques et des caraïbes, 

  •  USAn ou Usan (sur le modèle de texan) pour ce qui relève des Etats Unis d’Amérique,

  •  Priméricain pour désigner les peuples et les cultures actuelles ou passées aux racines précolombiennes.

 

Ces termes ont l’avantage de pouvoir se décliner étymologiquement dans plusieurs langues : 

  • Castellano : La nacion usana, el pueblo primericano, la diverisad americana

  • Français : La nation usanne, le peuple priméricain, la diversité américaine

  • English : The usan nation, the primerican people, the american diversity. 

 

Dans l’état actuel d’avancement de cette étude, il ne paraît pas indispensable de renommer les américains originaires d’Afrique et d’Europe. Toutefois, si besoin était, nous pourrions débattre de l’opportunité d’utiliser les termes Afroricain et Euroriciain.

 

Au delà, des mots demeure la question de l’identité :

  • Et si les Etats-Unis, état sans nationalité (sauf à spolier les autres peuples d’Amérique de leur américanitude), méga et uni puissance planétaire, était une nation malade, une nation incapable de délimiter son MOI ? 

  • Quelles conclusions en tirer lors de l’analyse de l’actualité géopolitique dont la nation usanne est un acteur majeur ? Quelles perspectives thérapeutiques envisager éventuellement pour cette nation ? 

  • En qu’en est-il de la place dans l’arène internationale des nations latino américaines et caraïbes (DOM-TOM français inclus) spoliées de leur américanitude ? Pourquoi, 500 ans plus tard, la ségrégation sociale recouvre-t-elle souvent dans ces pays des distinctions ethniques ? Comment arrive-t-on à ce que certains intériorisent une sous citoyenneté selon leurs origines ?  

  • Comment une nouvelle Europe harmonieuse peut-elle espérer naître sans faire au préalable et conjointement avec les peuples d’Amérique et d’Afrique, un nécessaire travail de mémoire. 

  • Quelle place pour une parole africaine à ce propos ? 

 

Corpus idéologique :

 

Autant il est primordial de rétablir chacun dans son identité quand celle-ci est la fois niée et prétexte à des ségrégations, autant il faut être conscient des dangers d’une approche identitaire enfermant les personnes et les communautés dans un déterminisme ethnique. A titre illustratif de ce risque, l’apartheid, régime exécrable, disposait d’une grande diversité de termes pour diviser la société en classifiant les personnes selon leurs origines ethniques, voire leur degré de métissage. La reconnaissance et le respect des différences ne doivent pas justifier et légitimer la mise en œuvre de différences vis-à-vis du droit. Les communautarismes et les politiques de ségrégations, fussent-elles qualifiées de positives, renforcent les inégalités entre les citoyens et nient aux individus la possibilité d’effectuer des choix propres distincts des stéréotypes comportementaux, idéologiques et culturels de leurs milieux familiaux. La seule manière d’éviter cet écueil et d’éventuelles tentatives de manipulations racistes et ségrégationnistes est d’affirmer un inébranlable et indiscutable parti pris idéologique fondé sur les droits fondamentaux reconnus et énoncés par l’ONU et par le droit international (Déclaration universelle des droits de l’homme, Déclaration des droits de l’enfant, etc.).

Par ailleurs, une approche strictement ethno identitaire reviendrait à minimiser et à nier le brassage génétique en cours, creuset de la nouvelle réalité démographique américaine.

 

Recherche Action :

 

La plus grande particularité de la recherche action est l’implication personnelle des chercheurs vis à vis de l’objet ou du phénomène étudié. L’étude de la réalité du phénomène étudié résulte à la fois de la pratique, des référents conceptuels utilisés, de la connaissance de l’état des sciences en la matière et de l’action entreprise par le chercheur sur cette réalité pour la transformer.

 

Les sciences de l’éducation et la psychiatrie ont été les deux domaines précurseurs en matière de Recherche Action. On retiendra de grands nom tels que Anton Semionovitch Makarenko, Fernand Deligny, Celestin Freinet, Francisco Basaglia, Paolo Freire, etc.

 

Un autre intérêt de la recherche action est d’associer des universitaires, des praticiens, des militants, voire les personnes concernées par le phénomène : les enfants (Freinet, Oury, Makarenko), les psychiatrisés (Bonafé, Basaglia, Lang, Cooper), la population des favelas (Paolo Freire).

 

En d’autres termes, l’atelier est ouvert à tous ceux qui veulent y contribuer.

 

Participation :

 

Il est vous proposé de nous accompagner dans cette aventure intellectuelle.

 

La participation au cyber atelier est conditionnée à un apport contributif sous forme d’articles, de commentaires, de témoignages, de références bibliographiques, etc. Toutes les disciplines sont les bienvenues : histoire, économie, anthropologie, sémantique, psychologie et psychiatrie, etc.

 

Dans un premier temps, les débats seront limités aux participants. Toutefois, le site www.ledoigt.fr.vu rendra compte de manière synthétique de l’avancée de réflexion. 

 

En fonction, du grain que nous aurons à moudre grâce à vos contributions, l’atelier pourrait se constituer dès l’automne 2004.

 

 

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Liens pouvant faciliter la réflexion

 
Hérodote - Revue d'Histoire
 
 


Réseau d'Information & de Solidarité Amérique Latine

 
 
   Basyle Y
   
 

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