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Jalons
Psycho Politique
Toute
entité humaine qu’il
s’agisse d’un individu,
d’un couple, d’une famille,
d’une équipe de travail ou
d’une société a une
identité, une histoire et
des traits culturels. Elle
évolue dans un
environnement
essentiellement social.
Elle peut être aux prises à
des contradictions et des
mal-être pouvant aller à la
psychopathologie,
L’Allemagne nazie, le
Cambodge des khmers rouges,
la Serbie ou le Rwanda ne
sont que quelques exemples
illustratifs de
psychopathologies
politiques.
Si
l’approche psycho politique
« psychologise » l’analyse
politique, elle permet
aussi en corollaire de "
politiser " l’espace
relationnel. Toute relation
inter humaine au sein d’un
couple, d’une famille, d’un
groupe est porteur d’une
dimension politique. En
effet, les rôles des divers
protagonistes d’une
relation sont rarement
similaires. On y retrouve
la transplantation de
l’univers idéologique
dominant fait de sexisme,
de soumission, de
domination, d’aliénation,
de partage inéquitable du
travail et des richesses,
d’inégale participation à
la prise des décisions,
bref de pouvoir.
L’approche
psycho politique n’a pas la
prétention de constituer la
seule grille de lecture des
phénomènes politiques, mais
elle nous apparaît pouvoir
être un complément
pertinent des autres
disciplines. Les phénomènes
sociologiques du fait de
leurs genèses et leurs
dynamiques interactives
nécessitent pour leur
pleine appréhension une
pluralité d’approches.
A noter que
la présente définition de
la psycho politique
correspond à une école de
pensée militante, pas ou
peu reconnue par la psycho
politique mandarinale.
Américanitude
Le suffixe
" itude " renvoie à la
notion d’identité, d’où son
utilisation par Aimé
Césaire et Léopold Senghor
à propos de la négritude.
L’objet
de l’atelier est donc "
l’identité américaine ". Le
premier constat que l’on
peut faire est que le terme
" américain " est ambigu .
Les uns l’utilisent pour
définir ce qui se rapporte
aux Etats Unis d’Amérique :
" le président américain
G.W Bush, le rêve
américain, la suprématie
américaine, etc ". D’autres
font très justement
remarquer que Lula da
Silva, Fidel Castro et Hugo
Chavez sont aussi des
présidents américains et
rappellent que les
Amériques vont de la Terre
de feu au détroit de
Béring. De même,
l’expression " Indien
d’Amérique " est aussi
absurde qu’" Esquimau du
Sénégal " ! Certes, tout le
monde connaît la confusion
résultant de la recherche
d’une autre route des
indes. Mais 500 ans plus
tard, pourquoi laisser
perdurer ces équivoques ? A
noter que le terme
Amérindien, contraction d’
" indien d’Amérique ",
n’est pas mieux approprié.
Le plus remarquable dans
ces ambiguïtés est leur
reprise dans la totalité
des langues de la planète !
Le drame de
la conquête des Amériques
par les Européens avec ses
génocides, la destruction
de plusieurs civilisations,
la déportation de millions
d’africains, la
déstructuration de
l’Afrique, la servitude
durant des siècles des
priméricains et des
afroricains fut un séisme
intercontinental. La
réalité américaine actuelle
résulte de ce passé.
L’Europe ne doit pas
oublier qu’elle fut le
principal protagoniste et
acteur de ce drame. Les
autres acteurs,
priméricains et africains,
n’ont pas été consultés
avant d’y participer et ni
pour l’écriture du
scénario.
Et là de
s’interroger :
-
Qu’il y
a-t-il comme réalité
refoulée dans l’américanitude
pour que l’inconscient
collectif entretienne ces
quiproquos ?
A quelles fonctions
actuelles répond la
permanence de ces
ambiguïtés ? -
Si
Américain n’est pas une
nationalité, comment
s’appellent les citoyens
des USA ? Il n’existe pas
d’appellatif précis et
univoque pour les dénommer.
Certains, en francisant
l’expression Latina "
estados unidense "
utilisent les termes
étasuniens ou états-uniens.
Force est de constater que
l’expression n’est pas en
vogue.
Aussi, il
est proposé d’utiliser au
sein de l’atelier :
-
Américain pour désigner
l’ensemble de la zone des
Amériques et des caraïbes,
-
USAn
ou
Usan (sur le modèle de
texan) pour ce qui relève
des Etats Unis d’Amérique,
-
Priméricain
pour désigner les peuples
et les cultures actuelles
ou passées aux racines
précolombiennes.
Ces termes
ont l’avantage de pouvoir
se décliner
étymologiquement dans
plusieurs langues :
-
Castellano : La nacion
usana, el pueblo
primericano, la
diverisad americana
; -
Français : La nation
usanne, le peuple
priméricain, la
diversité américaine,
-
English :
The usan nation, the
primerican people,
the american
diversity.
Dans l’état
actuel d’avancement de
cette étude, il ne paraît
pas indispensable de
renommer les américains
originaires d’Afrique et
d’Europe. Toutefois, si
besoin était, nous
pourrions débattre de
l’opportunité d’utiliser
les termes Afroricain et
Euroriciain.
Au delà,
des mots demeure la
question de l’identité :
-
Et si les Etats-Unis, état
sans nationalité (sauf à
spolier les autres peuples
d’Amérique de leur
américanitude), méga et uni
puissance planétaire, était
une nation malade, une
nation incapable de
délimiter son MOI ?
-
Quelles
conclusions en tirer lors
de l’analyse de l’actualité
géopolitique dont la nation
usanne est un acteur majeur
? Quelles perspectives
thérapeutiques envisager
éventuellement pour cette
nation ?
-
En qu’en
est-il de la place dans
l’arène internationale des
nations latino américaines
et caraïbes (DOM-TOM
français inclus) spoliées
de leur américanitude ?
Pourquoi, 500 ans plus
tard, la ségrégation
sociale recouvre-t-elle
souvent dans ces pays des
distinctions ethniques ?
Comment arrive-t-on à ce
que certains intériorisent
une sous citoyenneté selon
leurs origines ?
-
Comment une
nouvelle Europe harmonieuse
peut-elle espérer naître
sans faire au préalable et
conjointement avec les
peuples d’Amérique et
d’Afrique, un nécessaire
travail de mémoire.
-
Quelle
place pour une parole
africaine à ce propos ?
Corpus idéologique :
Autant il
est primordial de rétablir
chacun dans son identité
quand celle-ci est la fois
niée et prétexte à des
ségrégations, autant il
faut être conscient des
dangers d’une approche
identitaire enfermant les
personnes et les
communautés dans un
déterminisme ethnique. A
titre illustratif de ce
risque, l’apartheid, régime
exécrable, disposait d’une
grande diversité de termes
pour diviser la société en
classifiant les personnes
selon leurs origines
ethniques, voire leur degré
de métissage. La
reconnaissance et le
respect des différences ne
doivent pas justifier et
légitimer la mise en œuvre
de différences vis-à-vis du
droit. Les communautarismes
et les politiques de
ségrégations, fussent-elles
qualifiées de positives,
renforcent les inégalités
entre les citoyens et nient
aux individus la
possibilité d’effectuer des
choix propres distincts des
stéréotypes
comportementaux,
idéologiques et culturels
de leurs milieux familiaux.
La seule manière d’éviter
cet écueil et d’éventuelles
tentatives de manipulations
racistes et
ségrégationnistes est
d’affirmer un inébranlable
et indiscutable parti pris
idéologique fondé sur les
droits fondamentaux
reconnus et énoncés par
l’ONU et par le droit
international (Déclaration
universelle des droits de
l’homme, Déclaration des
droits de l’enfant, etc.).
Par
ailleurs, une approche
strictement ethno
identitaire reviendrait à
minimiser et à nier le
brassage génétique en
cours, creuset de la
nouvelle réalité
démographique américaine.
Recherche Action :
La plus
grande particularité de la
recherche action est
l’implication personnelle
des chercheurs vis à vis de
l’objet ou du phénomène
étudié. L’étude de la
réalité du phénomène étudié
résulte à la fois de la
pratique, des référents
conceptuels utilisés, de la
connaissance de l’état des
sciences en la matière et
de l’action entreprise par
le chercheur sur cette
réalité pour la
transformer.
Les
sciences de l’éducation et
la psychiatrie ont été les
deux domaines précurseurs
en matière de Recherche
Action. On retiendra de
grands nom tels que Anton
Semionovitch Makarenko,
Fernand Deligny, Celestin
Freinet, Francisco Basaglia,
Paolo Freire, etc.
Un autre
intérêt de la recherche
action est d’associer des
universitaires, des
praticiens, des militants,
voire les personnes
concernées par le phénomène
: les enfants (Freinet,
Oury, Makarenko), les
psychiatrisés (Bonafé,
Basaglia, Lang, Cooper), la
population des favelas
(Paolo Freire).
En
d’autres termes, l’atelier
est ouvert à tous ceux qui
veulent y contribuer.
Participation :
Il est vous
proposé de nous accompagner
dans cette aventure
intellectuelle.
La
participation au cyber
atelier est conditionnée à
un apport contributif sous
forme d’articles, de
commentaires, de
témoignages, de références
bibliographiques, etc.
Toutes les disciplines sont
les bienvenues : histoire,
économie, anthropologie,
sémantique, psychologie et
psychiatrie, etc.
Dans un
premier temps, les débats
seront limités aux
participants. Toutefois, le
site
www.ledoigt.fr.vu
rendra compte de manière
synthétique de l’avancée de
réflexion.
En
fonction, du grain que nous
aurons à moudre grâce à vos
contributions, l’atelier
pourrait se constituer dès
l’automne 2004.
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