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Dernière modification :
24 juin 2004

 

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Mise à jour : 24 juin 2004

 

 

 

 

Messages reçus
  De: Patrick Guiol
Objet: Re: [programmerepublicain] Fwd:
Les_Pointés_du_Doigt_N°_1

Bravo pour le site !
Mais, étonnante votre mise en page !
Pourquoi l'un des deux thèmes "vitrines" est-il consacré à la réécriture de l'hymne national....?

Vous avez du temps à perdre ou bien avez-vous honte de vos origines et de celle de la République ?

Bien sûr que c'est "ça, AUSSI," la République... du sang.
Du sang français d'abord, "étranger" ensuite (A quoi rime cette invitation à la Tartufferie ? "cacher ce ... que je ne saurais voir")

Bien sûr, que ce pays est le fruit d'une histoire multiséculaire. Bien sûr que notre République ne s'est pas faite en un jour. Bien sûr qu'il y a eu des centaines de milliers de jeunes qui, "morts pour la France", n'ont pas eu la joie de connaître les béatitudes de l'Europe Mac DO... et qui auraient sans doute mille fois préférer cela - malgré tout -  à perdre leur vie alors même qu'elle n'avait pas vraiment commencé ! Mais, lorsqu'au poteau d'exécution, ils chantaient la Marseillaise, ses paroles devaient leur sembler bien insuffisamment "meurtrières" !

Malraux disait que "la Liberté a les mains rouges de sang". C'était il n'y a pas si longtemps que ça. Il ne faudrait pas l'oublier.
Est-ce un bien ? Est-ce un mal ?
Répondre à cette question serait faire preuve de mièvrerie ou de suffisance.
Mais c'est justement ça qui fait peur aujourd'hui : admettre qu'il n'y a jamais eu de génération spontanée pour les valeurs de la République, qu'il y a eu luttes, combats, morts. Pour quoi donnerait-on sa vie aujourd'hui ? Pour rien j'en conviens. Rien qui n'en vaille la peine ! Pas pour la chute tendancielle du taux de profit ni même pour la construction de l'Europe ou sa non-construction d'ailleurs, pas davantage pour imposer aux USA le paiement de dommages de guerre à l'Irak et la condamnation du gouvernement américain et de son président, ce qui ne serait que justice (depuis qu'il est acquis qu'il n'y a pas d'armes de destruction massive - du moins qui soient rapidement opérationnelles - on n'a pas vue dans la presse, ni même dans les rangs des anti-guerre d'Irak, une seule allusion à cette incohérence vis à vis de l'agresseur américano-britanique ! Silence proprement hallucinant, alors même qu'avant le déclenchement des hostilités le concept de guerre préventive n'était pas considérée - à juste titre - comme légitime ; même dans l'hypothèse d'une existence bien réelle de ces armes si aucune intention belliqueuse n'était décelée de la part de l'Irak !! !)

Votre recherche de "politiquement correct" sent le pacifisme de chambre, et encourage une bien triste perte de mémoire.... et, par là-même, de lucidité politique. Ce n'est pas parce que  la France vit dans la paix, à l'intérieure de ses frontières, et dans celle de l'Union européenne, depuis bientôt soixante ans que l'éternité sera dorénavant aussi douillette. Soixante ans, ce n'est rien aux yeux de l'histoire (l'URSS en sait quelque chose !). La République peut encore connaître bien des dangers, des dangers sournois c'est à dire  "civilisés" parce que pacifiques dans les méthodes, et des danger moins sournois, "barbares" parce que "armés". Nous ne pouvons pas prédire l'avenir mais nous pouvons au moins considérer que l'état de paix n'est pas un état "naturel", c'est une conquête de tous les jours, faite de volonté, de respect et de justice. La période troublée dans laquelle nous entrons, sans savoir où elle nous conduira, devrait amener à réfléchir.

Cette Marseillaise avec ses fameuses paroles "sanguinaires" n'a jamais empêché la France d'oeuvrer pour la paix. C'est elle qui fut la première dans le monde occidental à tendre la main à l'Allemagne post-hitlérienne, à reconnaître la Chine communiste de Mao, à engager la détente avec l'URSS, à prôner la coopération en lieu et place de la guerre froide, à condamner la guerre du Viet-Nam à Phnon Pen, à tendre la main à une conception "coopérative" et inter-"nationale" de la diplomatie planétaire en rupture avec la dialectique des blocs. C'est elle qui pendant longtemps a consacré à l'aide au Tiers-Monde le pourcentage de son PIB le plus élevé des pays riches, etc. Et ceci, grâce à un général qui n'eut vraisemblablement pas toucher une virgule de notre hymne.
Ce ne sont pas les paroles qui font l'histoire, encore moins les bonnes intentions, ce sont les actes.
Cette période "gauche morale" de dérive linguistique bien-pensante commence à être lassante !  A défaut de changer le monde et de transformer la vie, on se venge depuis bientôt vingt cinq ans sur les vocables. Quel progrès !  Quant à l'autoflagellation qui pilote irrémédiablement cette infirmité de la conscience politique, elle est décidément très "style".

Il y a mieux à faire pour la République que de transformer le symbole de sa dramatique et riche histoire en un vague "Beautiful world" asseptisé... pour roses bobos, liblibs munichois ou autres krishna-citoyens, tous ces utopistes de salon qui regarderont, peut-être un jour, sans le moindre état d'âme, d'autres jeunes aller se faire tuer, à leur place, pour défendre nos acquis,....cette fois au son d'une comptine pour maternelle !  La belle affaire !
Non, vraiment, il y a tellement mieux à faire aujourd'hui pour défendre les valeurs de la République.
Pensez-y. Parce que.... votre site "le vaut bien !"
Salut et fraternité !
Patrick Guiol
 


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